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Mémoire pages 23 et 24 du président Abdou Diouf parcouru par Sénéjet – » Quand Abdou Diouf critiquait l’Islam, les confréries et l’école coranique « .

« Pour moi le souvenir de l’ENFOM, c’est aussi mon mémoire, ce mémoire dont on me dit qu’il est aujourd’hui introuvable. S’il a disparu, c’est peut-être le fait de ceux qui voulaient l’utiliser contre moi au moment où je devais être Président de la République. Mon sentiment est qu’en fait, ce mémoire tire moins sa valeur de son intérêt scientifique, car je ne lui reconnais pas de valeur scientifique particulière, mais, il faut plutôt le voir comme une manifestation de révolte contre ce que je considérais comme des avatars de la religion. C’est comme ça qu’il faut le voir, la révolte d’un jeune homme de vingt-trois ans qui était au bord de l’Athéisme, au bord du Marxisme- Léninisme, mais qui avait quand même encore la foi et trouvait que ce que ces marabouts là faisaient, était inacceptable ; c’était vraiment écrit au vitriol. Quand nous avons réussi le concours, personne ne nous a dit qu’il y aurait un mémoire à écrire. La rentrée a été effectuée en octobre et à la mi-octobre, on nous fit savoir que nous devions fournir le mémoire avant Noël. Il me fallait alors mener le travail à l’école, de pair avec les cours et les travaux pratiques en faculté. Finalement d’ailleurs, je choisis de ne faire que les Travaux dirigés, n’allant que très peu aux cours. Je me contentais des polycopies. C’était la seule alternative, puisqu’à l’école, l’assiduité était de rigueur ; non seulement il y avait un contrôle strict, mais en plus il fallait écrire un mémoire. Alors, je me suis dis qu’est ce que je vais choisir comme mémoire ? J’ai alors choisi de travailler sur l’islam et la société au Sénégal. Quand je me suis lancé dans l’entreprise, tout ce que j’ai souffert pendant les années d’école coranique, tout ce que j’ai vu dans ma jeunesse, tous les défauts ayant un lien si ténu soit-il avec la religion musulmane, me sont revenus en mémoire. Le Gouverneur Général Robert De Lavignette comparant mon style à celui de Camara Laye me donna 18,5/20. On me dit que l’appréciation a été retrouvée dans mon dossier, aux Archives d’Outre-mer à Aix-en-Provence.

Je terminai donc ma licence en droit et mes études à l’ENFOM furent couronnées de succès. .Je m’étais spécialisé dans les affaires économiques et financières et François Luchaire, Directeur de l’Ecole, portant des appréciations très élogieuses sur ma personne termina ainsi ses propos : « C’est un élément de choix pour une administration de conception. Je suis persuadé qu’il réussira brillamment dans sa carrière. »

ABDOU DIOUF 

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