Selon La Prensa, qui cite des sources diplomatiques américaines, le Honduras pourrait devenir un « pays tiers sûr », c’est-à-dire un pays dans lequel attendent les migrants qui souhaitent obtenir le statut de réfugié aux États-Unis. Un accord en ce sens avait déjà été signé par le président du Guatemala, Jimmy Morales, cet été avec Washington. Mais ce texte a depuis été remis en cause par son successeur, Alejando Giammattei, juste après son élection.
Selon La Prensa, cet accord polémique a donc également été secrètement paraphé par le président Juan Orlando Hernandez, lors de sa visite à Washington le 26 août. Le Honduras aurait accepté de « contrôler le flux croissant de Cubains et de Nicaraguayens qui passent sur son sol » pour se rendre aux États-Unis. Le pacte migratoire aurait été signé au moment où le nom du chef de l’État hondurien était cité dans une affaire de trafic international de drogue impliquant son frère. Cela a-t-il permis de faire pression sur le président pour qu’il signe ? C’est l’hypothèse de La Hora, au Guatemala, qui publie ce mardi dans sa version papier un reportage de l’agence de presse américaine AP détaillant les liens entre les États-Unis et Juan Orlando Hernandez.
« Manque de transparence »
Le gouvernement hondurien réfute cette information. Le ministre des Affaires étrangères a nié sur Twitter cet accord de « pays tiers sûr », rapporte El Heraldo. Il soutient que les discussions, lors de cette entrevue à Washington, ont porté sur la sécurité régionale et sur des questions d’investissement. Ces explications n’ont pas rassuré les organisations de la société civile qui critiquent « le manque de transparence » du gouvernement. Dans La Prensa, elles soutiennent que le Honduras, dont une bonne partie de la population a choisi les routes de l’exil vers les États-Unis, « ne dispose pas des ressources financières suffisantes ni de capacités logistiques » pour accueillir ces migrants dans le pays. Selon le journal, quelques 26 000 personnes sont passées par le territoire hondurien entre janvier et septembre de cette année, dans l’espoir de se rendre aux États-Unis. Parmi eux, plus de 16 000 Cubains.
Haïti : « maigre bilan » pour la dernière session parlementaire
C’est ce lundi 9 septembre que s’est tenue la dernière session parlementaire. Les députés partent maintenant en vacances, en laissant plusieurs points pourtant très importants en suspens. Gotson Pierre, rédacteur en chef du média indépendant Alterpresse, fait le bilan. Il revient aussi sur les difficultés de la rentrée scolaire 2019, alors que des gangs armés exigent des rançons des directeurs d’école pour autoriser l’ouverture des classes.
Guatemala : tentative d’arrestation de Cesar Montès
Le ministère public et la police nationale ont mené une perquisition dans une maison d’Amatitlán, à quelques kilomètres de la capitale, nous apprend Prensa Libre. Opération sans succès. Cesar Montes est un ex-guérillero des Forces armées rebelles du Guatemala et de l’Armée de guérilla des pauvres. Il est accusé d’être derrière l’embuscade qui a couté la vie à trois soldats guatémaltèques mardi. Depuis, l’état de siège a été décrété dans une vingtaine de localités du nord-est du pays.
États-Unis : un espion très haut placé
L’information a été révélée par CNN ce lundi et reprise dans toute la presse américaine ce mardi. « Il y a des décennies, raconte le New York Times, la CIA. a recruté et soigneusement formé un fonctionnaire russe de niveau intermédiaire qui a commencé à progresser rapidement dans les échelons du gouvernement », jusqu’à avoir accès « au plus haut niveau du Kremlin ». Il faisait partie « du cercle restreint » autour de Vladimir Poutine, et a informé les services secrets américains que le président russe avait lui-même orchestré une opération de déstabilisation de l’élection présidentielle américaine de 2016.
« Les responsables de la CIA, inquiets pour la sécurité de cette source, ont pris la difficile décision, fin 2016, de l’extraire de Russie », et donc de perdre cette taupe au plus haut niveau du Kremlin. La proposition a été refusée puis acceptée en 2017. Pas d’info sur l’identité de cet informateur, ni sur sa nouvelle adresse. « Deux secrets bien gardés », précise le New York Times, car sa vie serait toujours en danger.
Bolivie : la situation ne s’arrange pas sur le front des incendies
La Razon révèle que les foyers d’incendie ont augmenté dans la région de savanes tropicales de Chiquitania entre dimanche et lundi. Il y en a désormais 1400. En cause : des températures en hausse et la force du vent. Un hélicoptère à double hélice et un avion citerne russe doivent se joindre aux efforts.
Plus de 5000 personnes luttent en ce moment contre ces incendies et une polémique prend de l’ampleur. « Ce lundi, la dénonciation publique d’un pompier volontaire est devenue virale sur les réseaux sociaux », rapporte Los Tiempos. Il soutient que certains habitants ont « versé de l’essence dans les endroits où le feu avait été contrôlé ». Des accusations appuyées par le président du Comité civique de la localité de Concepcion. Selon lui, la catastrophe est « dirigée ». Pas de preuve, assure-t-il, mais il existe plusieurs plaintes de pompiers qui « éteignent l’incendie et qui, quelques minutes plus tard avec leur drone, observent une nouvelle ligne de feu et des motos qui s’échappent à grande vitesse ».
Canada : la morue face au phoque
On termine cette revue de presse au Canada, avec des inquiétudes pour la morue – appelée cabillaud en Europe. Le Devoir rapporte que la morue du golfe du Saint-Laurent, qui fait l’objet d’une pêche commerciale intensive depuis plusieurs décennies, est en voie de disparition. Le journal rapporte l’exaspération de certains scientifiques qui ont officiellement alerté depuis près de 10 ans le gouvernement fédéral. Ce dernier n’a pourtant pas inscrit ce poisson sur la liste des espèces en péril. Résultat : l’une des deux populations de morue, la morue du sud du golfe, serait désormais condamnée à l’extinction. Le pêcheur n’est pas le principal prédateur : il lui est désormais interdit de cibler les morues. Il s’agit du phoque gris, responsable de la très forte mortalité chez les morues adultes. Mais sans inscription de la morue sur la liste des espèces en péril, pas de « processus de planification » pour tenter de sauver cette espèce, en capturant les phoques gris du Saint-Laurent.