Sans autre argument que la présence, ce 14 décembre, de l’ex-ministre de l’Economie et de la Relance à la cérémonie de passation de charges avec son successeur, une nuée de sites d’informations sans existence légale et connue comme portes -flingues du pouvoir, se sont rués sur Gabonreview, le passant à tabac pour avoir révélé le bracelet-cheville de surveillance électronique placé sur Jean-Marie Ogandaga. Les hurlements cacophoniques d’une meute n’ont pas pour étendard que la nuisance de ceux qui ne fonctionnent pas comme elle.
Ils ont pour noms «La Libreville», «Le Bistouri», «Info Estuaire», «241 News», «Equatoriale Fm», «Relais Infos Gabon», «Le Kongossa». Ils sont pour la plupart connus comme des porte-flingues médiatiques du pouvoir. Ce lundi 14 décembre, tels des piranhas affamés, ils se sont jetés sur Gabonreview, le traitant de tous les noms d’oiseau, lui attribuant la production d’une fake news sur la seule base de la programmation et apparition de Jean-Marie Ogandaga à la cérémonie de passation de charges avec son successeur au ministère de l’Économie et de la Relance. Ils ne savent pas sans doute pas, les pauvres, qu’un bracelet, fût-il électronique, est retirable par ceux qui l’ont posé et qu’un assigné à résidence peut être autorisé à sortir.
Code de la communication. Français facile
Du journalisme à deux balles, n’ayant comme argument que taxer d’opposants certains confrères un tantinet critiques ou objectifs avec le pouvoir (en tout cas ne lui cirant pas les pompes). Si ces médias se veulent un peu sérieux, veulent se donner un peu de légitimité pour blâmer les médias professionnels, qu’ils se conforment d’abord à Loi n ° 019/2016 du 09 août 2016 portant Code de la Communication en République Gabonaise. Ne comportant ni adresse postale, ni siège connu, ni numéro de téléphone, ni ours déclinant les journalistes qui les animent, ces sites Internet ne sont donc que des tracts, animés par des écrivaillons sans jugeotte ni suite dans les idées et incapables d’écrire autrement que masqués. Aux ordres, ils ont tous remâché la dégurgitation de La Libreville, réécrivant et publiant à la chaîne la même déduction niaise.
Comment donc nomme-t-on, dans les faits, la disposition de planques d’agents de forces de l’ordre devant le domicile de quelqu’un soumis au port d’un bracelet de surveillance? D’une telle situation sur ne déduit qu’une a choisi: la résidence surveillée. In English facile on écrirait, si ce n’est pas une mise en résidence surveillée, ça y ressemble fort; N’en déplaise à ceux qui ne savent pas lire. N’en déplaise aux journalistes incapables de déduction et donc d’analyse.
Il est bien facile de soutenir que le Gabon, pays dont le système répressif a été échaudé par le cas Moundounga et, dernièrement, Ndoungangoye, ne dispose pas de bracelet du genre. Le pays qui figure pourtant dans la liste des acquéreurs du logiciel FinFisher, serait maintenant incapable d’acquérir un gadget coûtant entre 12 et 14 euros, hormis le dispositif de traçage GSM au demeurant disponible sur un smartphone? Surréaliste pour un pays qui sait si bien dépenser pour la protection du régime.
La passation de service comme preuve de déculpabilisation et d’absence de poursuites judiciaires
Par ailleurs, l’article de Dimitri Mimongo pose pourtant des questions judiciaires essentielles quant à l’utilisation de ce dispositif au Gabon. Désignant Ogandaga comme un «plausible prévenu», il demande «Quand donc l’ex-ministre de l’Économie et de la Relance est-il passé devant un juge?». Les ayatollahs de la presse au Gabon n’ont pas compris que pour le Gabonreview Jean-Marie Ogandaga jouit de la présomption d’innocence. Le bracelet pouvant être désactivé pour les besoins de la cause, la cérémonie de passation des charges n’est pas du tout la preuve de son inexistence.
Déjà dans le collimateur de l’appareil répressif, Justin Ndoungangoye, éjecté du gouvernement le 7 novembre 2019, procédure à la passation de charge, le 13 du même mois, avec son remplaçant aux TP, Hugues Mbadinga Madiya. Ceci ne signifie donc pas cela, et la passation de service n’a jamais été la preuve d’une déculpabilisation ou d’une absence de poursuites judiciaires.
En manque de sujets et de contenu de peu, les corbeaux de la toile gabonaise ne se sont pas préoccupés de vérifier la planque des agents devant le domicile de Jean-Marie Ogandaga. Couverte par le pouvoir avec les facilités qui en découlent, la meute anonyme aurait pourtant pu vérifier et démonter que le parc automobile de l’ex-ministre de l’Economie et de la Relance n’a pas été délesté de ses pièces les plus luxueuses. Sans doute veulent-ils démontrer que Jean-Marie Ogandaga est au-dessus de tout soupçon. Puisse la suite leur donner raison.
Gabonreview qui a fait son travail de vérification et de récupération de l’information publiée, ne saurait manquer de remercier d’avoir donné un tel retentissement à son article. Comme à leur habitude, ils continueront à multiplier les amalgames et les raccourcis intellectuels de caniveaux. Ils vivent dans la fange et rêvent de nous voir manger des pissenlits par les racines, qu’ils sachent que nous avons survécu à bien d’autres du genre dans ce métier au Gabon. Bon vent aux tracts que la Haute Autorité de la Communication (HAC) laisse si bien prospérer. Mais attention, dans la plume venimeuse et les articles en lettres de feu, nous savons faire. Ceci n’est qu’une chiquenaude. Un bon entendeur…
Avec Gabonreview