L’Afrique du Sud tente de faire revenir au pays les Gupta, suspectés d’avoir détourné des centaines de millions d’euros lors des deux mandats de Jacob Zuma, pour les traduire en justice. La famille a fui le pays en 2018 et se trouve désormais aux Émirats arabes unis.
Le ministre sud-africain de la Justice, Ronald Lamola, a passé une partie de la semaine dernière aux Émirats arabes unis, officiellement pour participer à une conférence des Nations unies sur la lutte contre la corruption. Cette conférence idéalement placée tombe à point nommé pour l’Afrique du Sud, désireuse de ramener les trois frères Gupta et un de leurs associés dans le pays.
Les Gupta vivent aujourd’hui entre Dubaï et l’Inde mais ne sont pour le moment pas inquiétés. La raison est simple : l’Afrique du Sud et les Émirats ont signé un traité d’extradition l’an dernier, que les Émirats se refusent toujours à ratifier pour, officiellement, des problèmes de traduction.
Ne pas se transformer en « paradis de la corruption »
Le ministre Lamola a alors haussé le ton lors de la conférence. « Les États qui repoussent toujours la ratification des traités risquent de se transformer en paradis de la corruption », a-t-il déclaré.
En réalité, un traité international, l’UNCAC (« United Nations Convention Against Corruption »), permettrait techniquement l’extradition de la famille d’hommes d’affaires, mais il n’est pas utilisé par l’Afrique du Sud. Si une extradition paraît encore lointaine, l’étau se resserre sur les Gupta. Les États-Unis ont récemment décidé de placer la famille sur la liste noire des sanctions. Ils auraient « volé des centaines de millions de dollars à travers des stratagèmes illicites avec le gouvernement ».
Avec Rfi