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Afrique du sud : Sept conseils pour le budget d’urgence du ministre des Finances Tito Mboweni

Mercredi, le ministre sud-africain des Finances, Tito Mboweni, doit prendre plusieurs mesures dans son budget d’urgence.

Mboweni est bien connu pour sa phraséologie et ses métaphores frappantes. Dans un récent briefing budgétaire à Nedlac, par exemple, il a comparé les lignes de revenus et de dépenses divergentes du fisc sud-africain à la bouche d’un hippopotame béant.

«FONDER À DES FINS FORTES AVEC DES CHAUSSURES NON UNIES»
Il a qualifié la tâche de réparer le fisc sud-africain de «herculéenne». Et il a fréquemment tweeté des photos de lui-même, l’air isolé et en difficulté – sous un arbre, par exemple, ou marchant délibérément avec ses lacets déliés.

Peut-être devrait-il citer mercredi dans son budget supplémentaire au Parlement, le Soleil d’Ernest Hemingway.

« Comment avez-vous fait faillite? »

« Deux manières. Peu à peu, puis soudainement. »

Mercredi 24 juin, le ministre déclarera que le déficit budgétaire prévu pour 2020 est de 14% et que le ratio dette / PIB devrait dépasser 120% d’ici 2025.

L’Afrique du Sud fait progressivement faillite depuis des années. Elle commence maintenant soudainement à faire faillite.

SEPT POINTEURS POUR MBOWENI
Il devrait annoncer sept choses pour éviter cela.

Tout d’abord et surtout, ce budget supplémentaire doit être ambitieux. Il doit le définir comme tel dès le départ. Le moment critique pour recadrer le débat sur la politique économique est arrivé. Ce budget va au-delà de la simple augmentation des revenus et des dépenses. Il s’agit plutôt de reconstruire le contrat social, de relancer l’économie et de stimuler la croissance. Le plan doit être cohérent, multidisciplinaire et aligné avec toutes les autres parties du gouvernement. Un ensemble facile de réductions de dépenses et de hausses d’impôts du Trésor sera insuffisant et décevant. Des temps extraordinaires appellent des mesures extraordinaires.
Il ne peut plus y avoir de renflouement d’entreprises publiques. Jeudi 25 juin, l’équipe de sauvetage des entreprises votera sur le paquet pour SAA. Quoi qu’il en soit, le Trésor devrait refuser de payer pour cela. Au lieu de cela, l’État devrait rembourser les créanciers de la SAA qui détiennent des prêts garantis par le gouvernement et refuser à blanc tout autre investissement dans une compagnie aérienne. De même, l’Eskom qui existe dans son état actuel a suivi son cours. Le Trésor devrait accélérer les solutions du secteur privé pour la production d’électricité et la construction d’infrastructures.
Dans son budget d’avant la crise de février, le ministre a annoncé 160 millions de baisses de salaires dans le secteur public au cours des trois prochaines années. 2023 vient de devenir 2020. Ces coupes doivent être accélérées et devraient entrer en vigueur immédiatement. Ce serait un pas de géant vers la viabilité budgétaire à moyen terme.
Les coupes dans les dépenses ne suffisent pas. Ce dont nous avons plus que jamais besoin, c’est d’une reprise économique qui doit venir de l’extérieur du secteur public en faillite. Nous devons relancer la croissance de la productivité dans l’ensemble de l’économie sud-africaine. Comme je l’ai fait valoir la semaine dernière, Mboweni devrait annoncer que le DTI et le ministère du Travail désignent un groupe de travail non politique composé d’experts. Ceux-ci devraient provenir du monde universitaire et du secteur privé et donner des conseils sur les mesures microéconomiques à mettre en œuvre d’urgence pour accroître la productivité et créer des emplois. Par exemple, cela pourrait inclure la réduction des formalités administratives et de la bureaucratie autour du démarrage des entreprises, la simplification des lois du travail pour faciliter l’emploi des personnes par les entreprises, l’incitation à l’investissement du secteur privé et la simplification de la charge administrative et fiscale pesant sur les petites et moyennes entreprises.
Le ministre devrait annoncer que le SRAS continuera d’être reconstruit après les années torrides de Zuma qui ont fait des ravages sur l’organisation. Il est urgent de réprimer l’évasion fiscale, mais aussi de simplifier la charge de l’administration fiscale pour les PME. Cet objectif devrait être atteint grâce à la numérisation accrue de l’administration fiscale.
Des détails essentiels sont nécessaires concernant le déploiement du plan de relance annoncé par le président Ramaphosa. La clé de tout cela est de savoir comment ce plan sera utilisé pour stimuler la croissance. Il devrait annoncer que les fonds seront déployés pour stimuler la croissance du secteur privé grâce à des investissements dans les PME. Ils pourront ainsi accéder à des conditions de financement préférentielles. Cela devrait être à la fois pour les entreprises existantes et nouvelles et sera vital pour le maintien et la création d’emplois. Le gouvernement devrait faire tout ce qu’il peut pour permettre aux entrepreneurs de devenir l’épine dorsale de la reprise économique de l’Afrique du Sud.
Enfin, les banques centrales fournissent des vagues de liquidité jusque-là inimaginables sur les marchés du crédit pour tenter de modérer la volatilité des marchés obligataires et éviter les vagues de faillites. Cette liquidité s’est infiltrée dans le marché émergent et a limité les coûts d’emprunt d’emprunteurs comme l’Afrique du Sud. Il devrait annoncer que nous allons en profiter pour remodeler le profil de la dette du pays. L’Afrique du Sud est accablée par une dette à court terme importante qui devrait être échangée contre des échéances plus longues. Cela réduirait considérablement le refinancement et le risque de défaut du pays.

 

Avec The South African

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