Pour un pays qui ambitionne de devenir le premier hub aérien de l’Afrique de l’Ouest, l’image n’incite pas à l’optimisme. Hier, mercredi, ceux qui s’étaient rendus à l’Aéroport international Blaise Diagne (AIBD) pour accueillir un voyageur, ont sans doute vécu ou été témoins d’une situation en apparence anodine, mais inquiétante.
Au niveau de la zone réservée à ces derniers, il y avait des dizaines de personnes. Aucune trace de bancs, de chaises ou de fauteuils pour faciliter l’attente qui dure parfois des heures, avec les interminables retards de vol devenus monnaie courante.
Les uns étaient accoudés aux barrières qui délimitent le périmètre à ne pas franchir ou se tenaient debout à l’écart. Les autres étaient assis sur les marches des escaliers menant à la zone «Départ» ou installés à même le sol. Une dame, sans doute vaincue par la longue attente, a légèrement titubé avant de s’accrocher une à barrière.
On se serait facilement cru dans un marché ou un lieu quelconque où se ressemble n’importe qui pour n’importe quelle raison. Pourtant, on est bien à l’AIBD, un aéroport qui a coûté des centaines de milliards. La porte d’entrée au Sénégal, un pan important du projet, cher au Président MackySall, de faire de Dakar un hub aérien et touristique de premier plan en Afrique.
Renseignement pris, on nous informe que les chaises en métal qui étaient installées aux abords de la zone «Arrivée» ont été déplacées au niveau de l’espace réservé aux pèlerins, qui sont en ce moment en partance pour la Mecque. Notre interlocuteur a ajouté qu’une commande de chaises a été faite et que bientôt, le calvaire de ceux qui viennent récupérer un voyageur ne sera plus qu’un mauvais souvenir.
Nous voulons bien le croire. Mais avec cet impair, et bien d’autres qu’on aura peut-être l’occasion de montrer ultérieurement, il nous reste encore du chemin avant de voir en pratique le hub aérien théorisé dans le Plan Sénégal émergent (PSE).