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Algerie Deuxième phase de déconfinement : Un classement selon l’état de l’épidémie dans les régions

Le déconfinement total de 19 wilayas, décidé vendredi par le gouvernement, signifie que tous les indicateurs sont au vert dans ces localités qui représentent la région du grand Sud et certaines wilayas du Nord, où la vigilance est toujours de mise.

La deuxième phase de déconfinement qui prend effet à partir du dimanche 14 juin (hier, ndlr) répond à des critères épidémiologiques et scientifiques bien définis par rapport à l’évolution de l’épidémie de Covid-19.

Le plan est réparti donc sur trois zones (verte, organe et rouge) selon les résultats obtenus dans chaque région, voire chaque wilaya du pays dans cette riposte sans relâche engagée depuis près de quatre mois contre cette pandémie mondiale.

Le déconfinement total de 19 wilayas décidé vendredi par le gouvernement signifie que tous les indicateurs sont au vert dans ces localités qui représentent la région du grand Sud et certaines wilayas du Nord où la vigilance est toujours de mise.

«La zone verte correspond à une situation où les indicateurs épidémiologiques auxquels on se réfère se sont améliorés, mais cela ne veut pas dire que le virus ne circule pas, cela veut dire qu’il n’y a pas de foyers épidémiques. Le peu de cas déclarés positifs sont éparsLes mesures de prévention et les gestes barrières doivent être respectés», explique le Pr Abderrezak Bouamara, chef de service d’épidémiologie et de médecine préventive au CHU de Blida.

Les deux autres zones (orange et rouge) qui regroupent les 29 wilayas du pays dont les régions Centre, Est et Ouest font l’objet de surveillance renforcée car elles enregistrent encore des seuils au-dessus de la norme de vigilance.

Il s’agit ainsi du taux de reproduction R0, le nombre de personnes qu’un cas infecté peut contaminer, de l’incidence, à savoir le nombre de nouveaux cas positifs déclarés et le taux d’occupation des lits de réanimation dans les hôpitaux.

La zone orange se trouve donc dans une situation intermédiaire qui peut basculer vers le rouge ou le vert. «Cela signifie qu’il y a présence de foyers épidémiques dans ces localités ou régions qui peuvent être contrôlés.

D’où l’intérêt des enquêtes épidémiologiques pour identifier les cas contacts, les tester et les isoler», a souligné le Pr Bouamara et de signaler que la surveillance se fait effectivement sur le nombre de cas positifs déclarés selon un pourcentage établi sur 100 000 habitants, sur le nombre de personnes qui se rendent aux urgences pour suspicion d’infection à la Covid-19 et le taux d’occupation des lits de réanimation.

Concernant la zone rouge, l’épidémiologiste explique que les régions concernées enregistrent des foyers épidémiologiques non maîtrisés avec un taux de cas positifs et celui relatif à l’occupation des lits de réanimation au-dessus des seuils de vigilance.

«Dans une telle situation, le confinement partiel est maintenu jusqu’à l’amélioration des indicateurs. C’est à partir des enquêtes épidémiologiques que les mesures sont prises pour la maîtrise de ces foyers.

Dans le cas contraire, il sera procédé au confinement d’un quartier par exemple ou plusieurs quartiers, puis tester et isoler les cas pour casser la chaîne de contamination», a-t-il ajouté avec le maintien de la surveillance des clusters qui peuvent surgir de nouveau, car «le virus reste actif et la contamination peut être relancée, notamment lors des grands regroupements ou rassemblements et surtout si les mesures barrières ne sont pas respectées», a-t-il encore indiqué.

Il signale qu’une fois ces foyers sont maîtrisés et que l’on a procédé au déconfinement progressif, il est important de mettre en place une stratégie d’évaluation du degré de la diffusion du virus dans certaines populations telles que les professionnels de la santé, comme cela se fait pour toutes les épidémies.

Un travail est en cours d’élaboration dans ce sens avec l’Institut Pasteur d’Algérie. Ainsi, les wilayas concernées par ce zonage orangé et rouge sont Boumerdès, Souk Ahras, Tissemsilt, Djelfa, Mascara, Oum El Bouaghi, Batna, Bouira, Relizane, Biskra, Khenchela, M’sila, Chlef, Sidi Bel Abbès, Médéa, Blida, Bordj Bou Arréridj, Tipasa, Ouargla, Béchar, Alger, Constantine, Oran, Sétif, Annaba, Béjaïa, Adrar, Laghouat, El Oued, selon le communiqué du Premier ministère rendu public vendredi soir.

Pour le moment, nous ignorons quelles sont exactement les wilayas parmi ces dernières qui sont aujourd’hui en rouge ou orange et pour combien de temps elles garderont cet étiquetage.

Contacté à ce sujet, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière n’a pas encore donné suite à notre demande.

Par ailleurs, une lecture du bulletin épidémiologique de l’Institut national de santé publique du 8 juin dernier consacré à la prise en charge des patients Covid-19 par région sanitaire fait ressortir qu’entre le 8 mai et le 8 juin, le nombre de patients hospitalisés pour Covid-19 a augmenté, passant de 3340 à
5428 personnes.

Mais la part des hospitalisés en réanimation est restée similaire, à savoir de 3,5% au 8 mai et 3,2% au 8 juin. «La région Est a enregistré une augmentation de la proportion de sujets hospitalisés en réanimation. Au 8 mai dernier, ce pourcentage était de 3,1% versus 4,1% au 8 juin.

Les régions Centre et Ouest ont observé une légère baisse de la proportion de patients en réanimation entre ces deux dates. Dans le Sud, on note une chute importante de ce pourcentage : 4,1% versus 2,4 %» , souligne le bulletin.

Concernant le taux de mortalité étudié dans la région dans le bulletin du 10 juin, il est indiqué que les cinq wilayas étudiées, à savoir Batna, Sétif, M’sila, Khenchela et Souk Ahras, «enregistrent les taux de mortalité parmi les plus élevés de la région Est.

Le taux de mortalité de la région Est entre le 10 mai (0,55) et le 10 juin (1,11) a connu un accroissement de 100%, alors que celui des cinq wilayas a connu un accroissement de 137,1%», signale-t-on.

En termes d’incidences dans cette région, un des critères retenu par le conseil scientifique pour le déconfinement, deux wilayas ont des taux supérieurs à 30 cas pour 100 000 habitants, à savoir Sétif (38,70) et Khenchela (33,85). Pour les autres wilayas, ces taux sont de 15,13 (Souk Ahras), 14,04 (M’sila) et 13,45 (Batna).

Au 5 juin, l’INSP a notifié que le nombre de cas cumulés de la région Centre représente 45,3% du total des cas PCR+ notifiés.

Elle est suivie par la région Est (25,6%), Ouest (17,0%) et Sud (12,1%). Les taux d’incidence les plus élevés sont observés par ordre décroissant dans la région Centre (29,36 cas pour 100 000 habitants), Sud (21,05), Est (19,82) et Ouest (19,36). Les taux d’incidence par wilaya les plus élevés sont enregistrés à Blida (88,29), Béchar (49,16), Tipasa (47,47), Aïn Defla (43,35) et Constantine (41,72 cas/100 000 hab).

En termes d’accroissement de l’incidence, entre le 29 mai et le 5 juin, les plus forts taux sont observés à Laghouat (31,2%), Tamanrasset (30,0%), Illizi (28,6%), Mostaganem (27,9%), Tébessa (25,4%).

Le communiqué du ministère de la Santé fait état de 112 nouveaux cas confirmés de Covid-19, 98 guérisons et 9 décès en 24h.

Le total des cas confirmés s’élève ainsi à 10 810, soit 24 cas pour 100 000 habitants, celui des décès à 760, alors que le nombre des patients guéris passe à 7420, a précisé le Dr Fourar, lors du point de presse quotidien consacré à l’évolution de la pandémie de la Covid-19.

Les nouveaux cas de décès ont été recensés dans les wilayas de Sétif (2 cas), Alger (2 cas) et un (1) décès dans chacune des wilayas de Tipasa, M’sila, Jijel, Tiaret et Mascara, a ajouté le Dr Fourar, notant que les personnes âgées de 65 ans et plus représentent 66% du total des décès.

 

Avec El Watan

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