La courbe épidémique du Covid-19 entame son déclin dans la wilaya de Blida, épicentre de la pandémie en Algérie depuis le 27 février dernier, avec moins de nouveaux cas par jour.
Les faibles taux d’hospitalisation aux urgences et en réanimation constituent les deux indicateurs essentiels pour affirmer cette tendance baissière à défaut d’une interprétation statistique livrée par le dépistage à la PCR qui demeure le moyen efficace dans le suivi et l’évolution de l’épidémie.
Les différents intervenants dans les structures hospitalières de la wilaya se félicitent de ce résultat satisfaisant obtenu grâce au confinement et au respect de toutes les mesures de prévention portant sur la distanciation sociale, le port de masques, le lavage des mains et autres mesures. Un soulagement accompagné d’une crainte des professionnels de la santé de voir une nouvelle vague pointer du nez dans les dix prochains jours en raison du relâchement des mesures de précaution constaté à travers tout le pays.
«L’évolution de la courbe que nous jugeons satisfaisante n’est que le reflet des actions menées sur le terrain. Le confinement a eu effectivement un impact sur l’épidémie qui est aujourd’hui en phase de déclin avant d’être en plateau pendant quelques jours», signale le Dr Mohamed Yousfi, chef de service de l’EPH de Boufarik qui a accueilli les premiers cas de Covid-19 le 1er mars dernier, tout en appelant à plus de vigilance pour éviter de nouvelles contaminations.
«Ce n’est pas la fin de l’épidémie. Elle est pour le moment maîtrisée, mais il faut la consolider avec le respect des mesures de protection et faire très attention au relâchement qui est aujourd’hui une réalité dans notre société, où il est difficile de faire appliquer toutes ces mesures», a-t-il ajouté.
Pour le Dr Yousfi, la wilaya de «Blida a connu une situation particulière durant deux mois. Il y a eu des sacrifices de la part de la population et du personnel médical, dont certains sont décédés suite à la maladie. Il est de notre devoir à tous de capitaliser tous ces efforts et respecter le confinement partiel quelques semaines encore pour enfin voir cette épidémie s’éteindre». «L’heure est à la vigilance», recommande le Pr Yacine Khelloui, chef de service de pneumologie au CHU de Blida.
Et de relever : «La première vague est passée et nous avons connu des moments extrêmement difficile. Certes, la situation est actuellement calme avec moins de cas hospitalisés aux urgences et en réanimation, mais la guerre contre le Covid-19 n’est pas encore gagnée.»
«Les consignes sanitaires doivent rester de mise afin de pouvoir maintenir cette situation de stabilité. Ce qui nous a permis d’admettre, de faire le tri et d’hospitaliser des patients dans la sérénité totale. Nous sommes loin du flux connu au début de l’épidémie et nous commençons à souffler», a-t-il souligné. Cependant, il appelle à plus de discipline de la part des citoyens, en respectant la distanciation sociale, le port de masques lors de leurs déplacements et le confinement partiel, d’autant que la majorité des commerces sont désormais ouverts.
La crainte d’une nouvelle vague face à tout ce relâchement n’est pas écarter, estime le Pr Khellaoui. «Un risque qui va compliquer davantage la situation, vu l’épuisement des moyens humains et matériels. On ne pourra pas faire face, sachant que les personnels médical et paramédical sont au bout du rouleau.
Ils travaillent sans relâche depuis deux mois, dont certains sont encore loin de leur familles», a-t-il ajouté. Il s’inquiète des conséquences que pourrait avoir une contamination massive qui serait peut-être un des objectifs de ce déconfinement progressif pour une immunisation de groupe. Une stratégie vite abandonnée par certains pays, comme l’Angleterre, qui l’avaient adoptée au début de l’épidémie, après avoir enregistré un nombre important d’hospitalisation de cas graves et de nombreux décès.
Pour le Pr Abderazak Bouamra, chef de service d’épidémiologie au CHU de Blida, la vague épidémique tend vers la régression avec un nombre de nouveaux cas très réduits. «Ce qui est important pour nous est le faible taux d’hospitalisation aux urgences ainsi qu’ en réanimation. C’est ce qui définit l’évolution d’une épidémie actuellement. Nous continuons l’observation, notamment sur les dix prochains jours qui seront très déterminants», a-t-il expliqué.
Et d›appeler au respect des mesures de distanciation pour pouvoir organiser un éventuel déconfinement. Ce qui semble être déjà le cas, alors que les wilayas de Constantine, Bordj Bou Arréridj, Oum El Bouaghi et Béchar sont celles ayant enregistré le plus de cas durant les dernières 24 heures, selon le Dr Fourar, porte-parole du conseil scientifique du suivi et de l’évolution de l’épidémie.
135 nouveaux cas confirmés et 7 nouveaux décès
Cent-trente-cinq nouveaux cas confirmés de coronavirus et sept nouveaux décès ont été enregistrés lors des dernières 24h en Algérie, portant ainsi le nombre des cas confirmés à 3517 et celui des décès à 432, a indiqué hier le porte-parole du comité scientifique de suivi de l’évolution de la pandémie du Coronavirus, Djamel Fourar, lors du point de presse quotidien consacré à l’évolution de la pandémie.
Avec Elwatan