Un hommage lui a été rendu par le chef de l’état-major de l’Anp, le général de corps d’armée Saïd Chengriha, lors de la cérémonie du 58e anniversaire de l’indépendance, qui a eu lieu dimanche dernier au cercle des militaires à Beni Messous, à Alger.
Les images le montrant sur un fauteuil roulant, entouré par de hauts gradés de l’armée, dont le chef de l’état-major, ont fait le buzz, bien que cette décision était pour les plus avertis attendue.
Une semaine seulement après le décès de l’ex-vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah, le 2 janvier 2020, Benhadid (en détention depuis le 12 mai 2019) a été sorti du pavillon carcéral de l’hôpital Mustapha Pacha, à Alger, où il était hospitalisé, sans que son avocat n’en soit informé, pour être dirigé tôt dans la matinée au tribunal de Sidi M’hamed, qui l’a remis en liberté.
C’est la surprise pour sa défense, représentée par Me Mechri. «Ils ont statué sur son cas alors que, dans le dossier, il n’y a ni récapitulatif du juge, ni ordonnance de renvoi, ni fixation de la date d’audience.
Une journée avant cette décision, ma demande de mise en liberté avait été rejetée par le juge. Une semaine après, la chambre d’accusation a fixé la date de l’audience pour saturer sur ma demande, alors qu’il était déjà dehors. Après une semaine, la chambre d’accusation a fixé l’audience pour la mise en liberté provisoire», explique Me Mechri.
Agé de 76 ans, souffrant de lourdes maladies (cancer et complications d’une fracture de la hanche mal soignée à la prison), Benhadid était poursuivi pour «atteinte au moral des troupes» et placé en détention pour avoir publié sur les colonnes d’El Watan, le 25 avril 2019, une lettre adressée au chef de l’état-major de l’Anp, Ahmed Gaïd Salah, dans laquelle il exprimait son point de vue sur la crise que traversait le pays.
Quelques jours après sa sortie de prison, il bénéficie d’une prise en charge pour des soins à l’étranger, avec la présence permanente d’assistantes sociales du ministère de la Défense nationale, sur instruction du nouveau chef d’état-major par intérim, Saïd Chengriha, alors général-major, celui-là même qui était son subordonné à la 8e brigade blindée de Sidi Bel Abbès, avant qu’il ne lui succède.
La convalescence va durer longtemps, avant que la pandémie ne pointe et le pousse à revenir au pays, juste avant que le transport aérien ne soit paralysé. Entre-temps, son procès est programmé, mais à chaque fois renvoyé à ce jour.
Confirmé dans son poste de chef de l’état-major de l’Anp et promu au grade de général de corps d’armée, Chengriha semble vouloir tourner la page de son prédécesseur, surtout après les grands changements opérés non seulement à la tête des services (sécurité intérieur, extérieur de l’armé), mais aussi de la justice militaire.
L’invitation de Benhadid à la cérémonie des hauts cadres de l’armée n’est en réalité qu’une réhabilitation de cet officier supérieur de carrière, qui a donné une grande partie de sa vie à l’armée et à l’Algérie. «Un geste d’apaisement», diront bon nombre de ses compagnons, qu’ils espèrent suivi par d’autres dans les tout prochains jours.
Avec El Watan