Selon Me Fetta Sadat (députée du RCD), présente depuis le début de la matinée au tribunal, Fodil Boumala est poursuivi en vertu des articles 96, 146 et 100 du code pénal. Trois chefs d’inculpation sont retenus contre lui, à savoir «incitation à attroupement non armé», «outrage à corps constitué» et «présentation de publications de nature à nuire à l’intérêt national».
Le journaliste Fodil Boumala remis à nouveau en prison ! Le juge près le tribunal de Dar El Beïda, à l’est d’Alger, l’a placé sous mandat de dépôt. Le magistrat a décidé également de renvoyer son procès à dimanche prochain.
Selon Me Fetta Sadat, députée du RCD, présente depuis le début de la matinée au tribunal, le journaliste est poursuivi en vertu des articles 96, 146 et 100 du code pénal. Trois chefs d’inculpation sont retenus contre lui, à savoir «incitation à attroupement non armé», «outrage à corps constitué» et «présentation de publications de nature à nuire à l’intérêt national».
Arrêté dimanche dernier par des agents en civil devant son domicile à Alger, le journaliste, devenu une des icônes du mouvement populaire du 22 février dernier, a été maintenu en garde à vue pendant 27 heures. Présenté une première fois lundi dernier devant le tribunal, Fodil Boumala a vu sa garde à vue prorogée sur décision du juge d’instruction, qui a «demandé un complément d’informations». Ce n’est qu’hier matin que les magistrats ont examiné son dossier.
Le juge d’instruction a décidé alors de le juger selon la procédure de la comparution immédiate. Et l’audience a été ouverte vers 15h, avec le réquisitoire du procureur de la République, qui a demandé le placement du journaliste en détention provisoire. Le magistrat a visiblement accédé à cette demande.
Qu’est-ce qui justifie cet acharnement contre Fodil Boumala ? C’est la deuxième fois en moins d’une année que l’activiste du hirak est placé en détention provisoire. La première, c’était en septembre dernier, au lendemain de l’annonce de la date officielle retenue pour l’organisation de la présidentielle du 12 décembre 2019. Il a été maintenu en prison pendant six mois avant d’être relaxé par le juge près le tribunal de Dar El Beïda.
Mais la décision a fait l’objet d’un appel introduit par le procureur de la République, et le procès en appel a été programmé pour le 16 juin dernier (ce jour-là, il était en garde à vue, ndlr), après avoir été reporté dans un premier temps en raison de la situation sanitaire due à la propagation du coronavirus. Avant de connaître l’issue de ce procès, l’homme se voit coller une autre affaire et d’autres accusations.
Cette nouvelle arrestation a visiblement un lien avec sa dernière sortie sur le terrain, où il s’était rendu à Dellys, dans la wilaya de Boumerdes. Ayant pris la parole devant des jeunes contestataires contre la multiplication des convocations des activistes du hirak, Fodil Boumala a dénoncé les «agissements du régime finissant».
«Nous sommes prêts à présenter une liste de volontaires pour qu’ils soient emprisonnés en guise de solidarité avec nos frères détenus d’opinion qui sont dans les geôles du pouvoir», a-t-il lancé, en insistant sur la nécessité de garder le caractère pacifique du hirak comme réponse à «ce régime vieillissant».
«Si les représentants de ce régime avaient un brin de respect pour eux-mêmes et pour le peuple, ils auraient compris que l’histoire a ses règles et la naissance des nations a sa logique», affirme-t-il, en précisant que «la réponse à la violence du régime ne sera que le pacifisme».