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Algerie : Prise en charge des centres pour enfants handicapés

La situation de confinement imposée aux centres et à leurs pensionnaires remet au goût du jour la revendication d’octroyer le statut d’utilité publique à la Fédération, qui regroupe 60 associations et 105 centres spécialisés gérés pour un nombre total de plus de 6000 pensionnaires.

La situation des centres de prise en charge pour personnes handicapées est intenable. La fermeture de ces centres et le maintien à domicile des personnes bénéficiant de leurs services peuvent entraîner la suspension, voire l’interruption de la contribution financière des Caisses de la Sécurité sociale (CNAS), précise un courrier adressé par la Fédération nationale des associations des parents d’enfants inadaptés mentaux à la tutelle, et dont El Watan détient une copie.

«Le prix de journée octroyée par la CNAS n’est versé que pour les journées ouvrables et sur la base de facturation sur la présence effective de l’enfant. L’ensemble des associations ne tiennent que grâce au prix de journée, qui est de 500 DA par enfant.

Ainsi, tout l’encadrement et le fonctionnement dépendent en grande partie de cette aide octroyée par la CNAS. Nous ne pouvons pas prétendre au prix de journée depuis mi-mars», précise Salah Meradi, secrétaire général de la Fédération et président de l’Association pour l’insertion des jeunes inadaptés mentaux de Larbaâ Nath Irathen, Tizi Ouzou.

La situation de confinement imposée aux centres et à leurs pensionnaires remet au goût du jour la revendication d’octroyer le statut d’utilité publique à la Fédération, qui regroupe 60 associations et 105 centres spécialisés gérés pour un nombre total de plus de 6000 pensionnaires.

 

«Nous n’arrêtons pas de dire que les centres associatifs doivent avoir le même statut que les centres étatiques au vu du travail similaire fait à l’endroit des enfants et jeunes inadaptés mentaux.

Cela a toujours été notre première revendication. Malheureusement, la convention n’a jamais été revue, elle a été signée dans les années 1980», souligne le SG de la Fédération.

Les centres affiliés à la Fédération ne sont pas traités de la même manière que ceux du public : il arrive que le centre étatique dépense quatre fois le budget d’un centre associatif avec la même capacité d’accueil, c’est-à-dire le même nombre d’enfants.

«Donc, face à ces aléas, le plus judicieux est de financer les centres associatifs au même titre que les centres étatiques, bien sûr avec un contrôle rigoureux prévu dans la loi à partir de 2012», met en avant M. Meradi.

Sinon, s’alarme-t-il, à ce rythme et sans aide de l’Etat, beaucoup de centres vont mettre la clé sous le paillasson et les perdants sont tous ces enfants déficients mentaux et qui ne peuvent prétendre à une place dans un centre étatique, soit parce qu’ils n’existent pas dans certaines régions ou par manque de places, puisqu’il existe des listes d’attente partout.

La Fédération rappelle à l’Etat ses responsabilités : prendre en charge le fonctionnement de ces centres associatifs.

Le ministère de la Solidarité, auquel la Fédération a adressé un courrier, intervient certes avec des subventions périodiques, «surtout pendant la période où l’argent était disponible, mais ces dernières années avec l’austérité dans la dépense, les associations tiennent le coup avec le prix de journée.

Certaines APW et APC font des efforts pour apporter plus d’aide, mais ce n’est pas suffisant», regrette le SG de la Fédération.

Les associations affiliées à la Fédération ont adressé des lettres aux directeurs locaux de la CNAS et de la DAS pour attirer leur attention sur la situation des centres spécialisés gérés par les associations et notamment le sort de l’encadrement.

«Afin d’assurer la stabilité des ressources humaines spécialisées, qui garantissent la pérennité des organismes d’accueil et l’accompagnement des personnes handicapées, nous vous prions de bien vouloir prendre les mesures que vous jugez appropriées pour prendre en charge les salaires, à l’instar de tous les travailleurs qui bénéficient de la même procédure», note-t-on dans un courrier envoyé par une association d’une wilaya du centre du pays.

Un courrier a également été adressé à la ministre de la Solidarité lors de sa dernière visite à Ghardaïa. Les associations seront-elles écoutées ?

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