La pandémie de coronavirus conduit dans de nombreux pays à des interventions massives de l’État pour soutenir la conjoncture. Mais aussi pour tirer les leçons des dernières semaines afin de protéger des secteurs jugés stratégiques, en particulier dans la lutte contre des épidémies. Le gouvernement allemand a décidé hier d’entrer dans le capital du laboratoire CureVac, en lice pour produire un vaccin contre le Covid-19.
« Nous ne vendons pas les bijoux de famille ». Peter Altmaier, le ministre allemand de l’Économie a confirmé, hier, lundi 15 juin, son engagement pour une politique industrielle publique protégeant des sociétés jugées stratégiques d’intérêts étrangers. Il y a deux ans, Peter Altmaier avait fait prendre à l’État allemand une participation dans une entreprise du secteur énergétique auquel s’intéressait un investisseur chinois.
23% du capital
Cette fois, la banque publique KfW va devenir actionnaire de CureVac, un laboratoire allemand situé à Tübingen en dépensant 300 millions d’euros. L’Etat détiendra 23% du capital mais ne s’immiscera pas dans la gestion de l’entreprise. Un mois avant l’introduction de la société à la Bourse de New York, le rachat par un investisseur étranger doit ainsi être évité.
Législation durcie
En mars 2020, les médias avaient rapporté que Berlin avait dû intervenir pour stopper des tentatives pilotées par la Maison Blanche pour racheter CureVac. Une information démentie par la société. Berlin avait déjà durci sa législation pour permettre à l’État de disposer d’un veto si un investisseur étranger souhaitait reprendre plus de 10% du capital d’une société stratégique pour l’infrastructure du pays. Cette disposition doit être élargie au secteur médical, des biotechnologies, de l’intelligence artificielle et de la robotique.
Avec Rfi