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Amnesty International : Omar Radi victime d’espionnage par des outils de l’Israélien NSO Group

Presque huit mois après son premier rapport sur l’utilisation par le Maroc d’un logiciel espion produit par l’entreprise israélienne NSO Group en vue de cibler deux défenseurs des droits humains marocains, Maati Monjib et Abdessadak El Bouchattaoui, Amnesty International a révélé ce lundi que le journaliste Omar Radi a lui aussi été visé par ces attaques.

Dans un nouveau rapport, l’ONG internationale précise que le journaliste et militant a été la cible de ces attaques informatiques de janvier 2019 à fin janvier 2020.

«L’analyse technique de l’iPhone d’Omar Radi a fait apparaître des traces des mêmes attaques par ‘injection réseau’ que celles visant Maati Monjib et décrites dans le précédent rapport. Ces traces constituent de solides éléments permettant d’établir un lien entre ces attaques et les outils conçus par NSO Group», explique-t-on, citant des investigations qu’a continué de mener Security Lab, l’équipe de spécialistes de la sécurité numérique de l’organisation.

Les recherches d’Amnesty International ont permis de «confirmer que son téléphone a été ciblé et surveillé au même moment où il était poursuivi en justice», ajoute-t-on, en estimant que «les défenseur(e)s des droits humains se retrouvent bien souvent face à un double problème : une surveillance numérique à laquelle viennent s’ajouter d’autres tactiques de répression pénale».

«Le processus d’injection réseau permet une redirection automatique et invisible des navigateurs et applications de celui-ci vers des sites malveillants, contrôlés par les auteurs de l’attaque et fort probablement inconnus de la victime. Ceux-ci peuvent ainsi exploiter rapidement les failles de sécurité logicielles et infecter un appareil», détaille l’ONG. Et de noter que «ce type d’attaque n’est possible que si ses auteurs peuvent surveiller et manipuler les données de trafic Internet de la personne ciblée».

Les autorités marocaines ont arrêté Omar Radi, le 26 décembre 2019, en raison d’un tweet publié en avril, où il critiquait la justice. Le 17 mars, il a été condamné à une peine de quatre mois d’emprisonnement avec sursis et à une amende de 500 dirhams.

Avec Yabiladi

 

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