Ansoumana Dionne, Président Fondateur de l’Association Sénégalaise pour le Suivi et l’Assistance aux Malades Mentaux (ASSAMM), a récemment réagi avec inquiétude face à la situation alarmante de l’Hôpital psychiatrique de Thiaroye, où de nombreux patients sont contraints de dormir sous une tente à la belle étoile en raison du manque de places et d’infrastructures adaptées. Selon lui, cette situation n’est que l’arbre qui cache la forêt d’un problème bien plus vaste et profond au Sénégal : l’absence d’une véritable prise en charge des malades mentaux en dehors de la capitale, Dakar.
Dionne a critiqué la gestion actuelle des soins psychiatriques, soulignant que, à l’exception de quelques rares hôpitaux à Dakar, presque toutes les structures sanitaires du pays ne disposent pas de services d’urgences psychiatriques. Cette carence, selon lui, expose les malades à des risques énormes, notamment ceux qui présentent des comportements agressifs et nécessitent une prise en charge immédiate.
« Le système de santé sénégalais est en défaillance totale sur cette question essentielle. Dans toutes les régions du Sénégal, à part Dakar, aucun malade mental ne bénéficie d’une prise en charge en urgence, quel que soit son état », a-t-il dénoncé. Le Président de l’ASSAMM a également ajouté que, même à l’Hôpital psychiatrique de Thiaroye, obtenir un lit en urgence relève du parcours du combattant, une situation qui met en lumière l’urgence d’une réforme dans le secteur de la santé mentale au Sénégal.
Face à la progression fulgurante des maladies mentales, non seulement au Sénégal mais également dans le reste du monde, Ansoumana Dionne a insisté sur l’impérieuse nécessité d’une réponse rapide et efficace des autorités sanitaires. « Ne pas agir serait une forme de démission collective de la part de nos responsables. Il est temps d’agir pour éviter que la situation ne devienne ingérable », a-t-il conclu.
La crise des soins psychiatriques au Sénégal met en évidence la faiblesse du système de santé publique dans ce domaine, appelant à une réforme et à la création de structures adaptées pour faire face à l’augmentation des cas de maladies mentales dans le pays.