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Burkina Faso : Cinq Ans de Plus pour le Régime Militaire du Capitaine Traoré

Le Burkina Faso a franchi une étape déterminante dans sa transition politique en adoptant, samedi, une charte permettant au régime militaire du Capitaine Ibrahim Traoré de rester en place pour cinq années supplémentaires. Cette décision survient alors que le pays continue de lutter contre des violences jihadistes qui ravagent la région depuis près de dix ans.

Une Transition Prolongée

« La durée de la transition est fixée à 60 mois à compter du 2 juillet 2024 », a déclaré le Colonel Moussa Diallo, président du comité d’organisation des assises nationales tenues à Ouagadougou. Cette charte prolonge la période de transition initialement prévue, laissant au gouvernement militaire le temps nécessaire pour stabiliser la situation sécuritaire du pays avant d’organiser des élections démocratiques.

Élections Conditionnées par la Sécurité

Selon l’article 22 de la charte, des élections pourront toutefois être organisées avant l’échéance des cinq ans, à condition que la situation sécuritaire le permette. Cette clause souligne l’importance accordée à la restauration de la sécurité et de la paix avant de retourner à un régime civil.

Statut et Perspectives Électorales du Capitaine Traoré

Avec la nouvelle charte, le Capitaine Ibrahim Traoré voit son titre évoluer de « Président de transition » à « Président du Faso ». Ce changement de statut lui permet également de se présenter aux futures élections présidentielles, législatives et municipales qui devront être organisées à la fin de cette période transitoire, a précisé le Colonel Diallo.

Réactions Politiques et Contexte Sécuritaire

La signature de la charte par le Capitaine Traoré, samedi soir, a été immédiatement effective. Cependant, la cérémonie a été marquée par l’absence de la plupart des partis politiques traditionnels qui ont choisi de boycotter l’événement. Cette abstention reflète les tensions et les divisions politiques internes du pays.

Le Burkina Faso est confronté à des attaques jihadistes récurrentes depuis près d’une décennie, qui ont causé des milliers de morts et un déplacement massif de populations. En 2022, le pays a été secoué par deux coups d’État militaires : en janvier, le Lieutenant-colonel Paul Henri Sandaogo Damiba avait pris le pouvoir avant d’être lui-même renversé en septembre par le Capitaine Traoré. Ces événements ont accentué l’instabilité politique du pays.

La charte adoptée samedi est perçue comme une tentative de restaurer l’ordre et la stabilité dans un contexte extrêmement volatile. Reste à voir si le régime militaire parviendra à surmonter les défis sécuritaires et politiques pour conduire le Burkina Faso vers des élections démocratiques et un retour à un gouvernement civil.

 

Cette situation est un exemple frappant des difficultés rencontrées par les nations confrontées à des insurrections violentes et des transitions politiques tumultueuses. Les prochaines années seront cruciales pour l’avenir du Burkina Faso et pour le Capitaine Ibrahim Traoré, dont le leadership sera déterminant pour le sort du pays.

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