Il y a quelques jours, le Congolais Yannick Bolasie avait envoyé son tir au but dans les nuages et Madagascar était au septième ciel. Les Barea décrochaient les quarts de finale de la Coupe d’Afrique des nations pour leur première participation. Un rêve qui semblait inaccessible il n’y a pas si longtemps.
Qui des hommes de Nicolas Dupuis avait osé imaginer un quart de finale au pays des Pharaons ? Être présent en Égypte était déjà considéré comme une victoire. Se retrouver à batailler pour être dans le dernier carré restera l’aventure d’une vie pour les Malgaches.
Des Barea visiblement fatigués
Mais où donc pouvaient s’arrêter les Barea après s’être offert le scalp de la RDC ? Face à une équipe qui n’avait jamais remporté de rencontre depuis le début du tournoi et qui avait éliminé le Ghana aux tirs au but (5-4), les hommes de Nicolas Dupuis ont visiblement manqué de fraîcheur.
Plus lents, ayant moins de facilité à garder le ballon, les Barea n’ont pas eu l’occasion de mettre en danger les Aigles de Carthage, mis à part une frappe cadrée de Faneva Andriatsima en première période (20e). Juste avant la pause, Ibrahim Amada, buteur face à la RDC, tentait un tir pas assez puissant pour inquiéter Hassen (43e). Pour la première fois depuis le début du tournoi, les Malgaches montraient des signes de fatigue.
Quant aux Aigles, ils ont eu la possibilité d’ouvrir le score sur un coup franc de Wahbi Khazri. Melvin Adrien est obligé de sortir une énorme parade pour repousser le cuir au-dessus de la transversale (31e). A la 42e, Ghaylen Chaaleli tente unefrappe enroulée du droit aux 25 mètres. Le portier malgache, à la parade, se détend pour repousser le ballon.
Une deuxième période plus prolifique pour la Tunisie
Au retour des vestiaires, la Tunisie passe à la vitesse supérieure et Khazri se voit refuser un but pour hors-jeu (46e). C’est finalement Ferjani Sassi, élu homme du match, qui ouvre la marque et qui permet aux Tunisiens d’entrevoir la demi-finale (51e). A la 58e, Youssef Msakni inscrit le doublé qui permet aux Aigles de prendre leurs distances. Naïm Sliti offre le dernier but aux Aigles dans les arrêts de jeu.
Madagascar s’arrête donc là. La bande de copains peut rentrer à la maison la tête haute. Le parcours des Barea restera inévitablement dans l’histoire du football africain avec notamment cette victoire face au Nigeria lors du premier tour et l’élimination de la RDC en huitièmes de finale.
Quant aux Tunisiens, mondialistes en 2018, ils n’avaient plus été dans le dernier carré depuis 2004 et leur titre à domicile. Dimanche 14 juillet, les hommes d’Alain Giresse seront face au Sénégal pour une place en finale.
RÉACTIONS DES MALGACHES APRÈS LA RENCONTRE FACE AUX TUNISIENS
Nicolas Dupuis, le sélectionneur : « Aujourd’hui, la marche était un peu haute face à une très belle équipe de Tunisie. Nous avons manqué de fraîcheur et ils nous ont posé des problèmes tactiquement. Mais tout ça n’enlève rien à tout ce que mes joueurs ont fait. Depuis le début, ils ont été très grands. Je retiens que le travail et le courage payent et c’est un message que je souhaite faire passer. C’était une belle bande de copains et je les félicite vraiment. Grâce à eux, on a vécu des grands moments. Il n’y a pas eu de hasard pour nous. Il fallait que cela s’arrête et on va essayer de faire encore mieux la prochaine fois. Ce sera dur ! »
Abel Anicet : « La Tunisie était meilleure et on a couru derrière le ballon. Il faut l’accepter. Mais pour notre première participation, nous avons vécu de grandes choses. On s’arrête là, mais nous sommes fiers. »
Ibrahim Amada : « On est tombé sur plus fort que nous. Ils étaient plus frais et mieux organisé tactiquement. Avec ce que l’on a fait ici, on a rassemblé tout un peuple et il faut en être fier. On est venu ici pour apprendre et on espère reproduire la même chose dans les éditions à venir. Je garde dans la tête l’engouement qu’il y a eu derrière nous. C’est tout un peuple qui nous a soutenu. Nous avons été une sacrée bande de potes. On a profité de cette CAN et avec de l’abnégation, nous avons réussi à aller loin. Et nous aurions voulu aller plus loin. Il faut savoir accepter la défaite. »