Les cas d’évasion se suivent mais ne se ressemblent guère. Habib Diop est un enquêteur dans les rangs de la Division des Investigations Criminelles (DIC).Mener des enquêtes, retrouver des fugitifs, c’est son quotidien, relève Senegal7.
L’homme de 40 ans est un habitué des faits. Malgré ses nombreuses enquêtes, une demeure toujours fraîche dans sa mémoire. Elle remonte en 2017.Quand l’administration pénitentiaire lui signale l’évasion de trois détenus de la Maison d’Arrêt et de Correction de Rebeuss. A vrai dire, la structuration de ce lieu était propice à une évasion.
Le « modus operandi » de ces malfaiteurs était simple. Profitant des jours de visite, les trois se sont rués vers le parloir. Vu que la porte de ce lieu de rassemblement et la porte centrale étaient séparées par une courte distance, les détenus ont attaqué le garde et défoncé la porte. Une fois dehors, des amis qui étaient en scooters les attendaient.
Très rapidement, ils montent sur les motos et se fondent dans la nature. « Pendant une semaine, mon équipe et moi étions à l’affût. Nous surveillions leurs familles. Tous leurs téléphones étaient sur écoute. Nous attendions impatiemment que l’un d’eux fasse une erreur », se remémore l’enquêteur. Ce que l’un d’entre eux commettra.
« Lorsqu’il entra en contact avec un de ses frères, nous avons su que c’était fini pour lui. Une géolocalisation a permis de connaitre sa position », indique l’enquêteur. La traque est lancée et elle les mènera dans le populeux quartier de Grand-Yoff.
Une fois la maison cernée, les hommes d’Habib Diop font irruption dans la chambre vers 7h du matin. « Le fugitif avait une serviette nouée autour de la taille et dormait à poings fermés, sa copine dans les bras. Cette dernière l’hébergeait pendant tout ce temps. Quand il nous a vus armés jusqu’aux dents, il ne s’est pas opposé.
Il s’est laissé menotter et n’a pipé mot ».De fil en aiguille, le fugitif a mené les policiers vers tous ses complices. Et les grilles se sont encore refermés derrière eux en attendant que les autorités statuent de nouveau sur leur évasion, renseigne l’Observateur.