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COMMUNIQUE DE PRESSE CONCERNANT LE VOLUME 1A TOME III 10 09 2019 – REPLIQUE D’UN DISCIPLE DE CHEIKH IBRAHIM NIASS

Médina Baye Niasse, le 11 septembre 2019
Le mea culpa du Coordonnateur de Histoire Général du Sénégal (HGS) : une preuve
supplémentaire qui l’enfonce.
Le professeur Iba Der Thiam a envoyé un communiqué de presse pour expliquer à
l’opinion le sens des écrits évoqués dans Histoire Générale du Sénégal sur les relations
entre El Hadji Malick Sy (RTA) et El Hadji Abdoulaye Niasse (RTA).
Une contribution d’un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse (RTA), vient répondre mot à
mot au professeur Iba Der Thiam.
Professeur Iba Der Thiam
COMMUNIQUE DE PRESSE CONCERNANT LE VOLUME 1/A TOME III
« 1817-1914 Les années d’épreuves, de luttes armées, de renouveau religieux et culturel, de
refus de la domination coloniale et de consolidation du pouvoir colonial », codirigé par le
Professeur Iba Der THIAM, le Professeur Mor NDAO, le Docteur-Ingénieur El Hadji
Ibrahima NDAO et le Docteur Gana FALL (758 p)
La compréhension que certains membres de la communauté Niassène ont de la mention qui a
été faite à la page 186 du Volume 1/A du Tome III mérite d’être précisée.
Dire que telle ou telle personne appartient à l’école de tel autre signifie simplement qu’ils
partageaient la même vision de l’Islam à travers leur commune appartenance à la
Tidjaniyya. On peut être de la même école de pensée que quelqu’un, sans avoir été son
élève. A titre d’exemple, nombreux sont les gens appartenant à l’école du libéralisme,
sans avoir jamais été, ni un élève, ni un obligé des pères du libéralisme.
Cela ne veut point dire qu’il y a une hiérarchie quelconque entre El Hadji Malick SY et El
Hadji Abdoulaye NIASSE ; encore moins que l’un aurait été l’élève de l’autre. Ce qui serait
ridicule.
Ce qui a plus de signification, c’est que Sidy Lamine NIASSE a dit, à savoir qu’ils étaient
des frères et amis et se considéraient comme des jumeaux à cause de l’affection
réciproque qu’ils se portaient, de l’admiration réciproque qu’ils avaient pour leur
sainteté et leur érudition.
Réplique d’un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse
Les auteurs de HGS auraient dû dire que les deux sommités appartiennent à l’école de la
« TIJANIA » et non rangé l’un derrière l’autre. Si on peut attribuer une école à El Hadji
Malick Sy (RTA) dans la Tijania, la branche de El Hadji Abdoulaye Niasse (RTA) peut tout
autant être qualifiée d’école.
Je bas en brèche votre exemple quand vous parlez de l’école libérale. Est que tous les libéraux
du Sénégal peuvent être classés comme appartenant à l’école de Me Abdoulaye Wade si ce
dernier en a une ? La réponse est non. Par contre, dire qu’ils sont tous de l’école libérale est
correcte car ils épousent tous ce courant de pensée. De même, vous aurez dû dire que les deux
sommités sénégalaises sont de l’école de la Tijania. Cela ne dérangerait personne car c’est la
stricte vérité selon moi.
Professeur, je suis obligé de le dire avec beaucoup de regret, mais si c’est ce que vous avancez
pour justifier vos écrits, c’est faire preuve de mal honnêteté intellectuelle de votre part car
savons lire un texte et en comprendre ce qu’il dit entre les lignes. Ce que vous avez écrit
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signifie bien que vous rangez El Hadji Abdoulaye Niasse dans le lot des grands
« moukhadams » de El Hadji Malick Sy. J’en veux pour preuve le fait que toutes les autres
sommités religieuses figurant dans cette liste se réclament à ma connaissance être des
« moukhadams » de El Hadji Malick Sy. Donc forcément, ajouter El Hadji Abdoulaye Niasse
dans cette liste fait sous-entendre qu’il faisait partie de ses « moukhadams ».
Je suis d’autant plus affirmatif que juste à la fin du paragraphe précédent cette énumération,
vous avait terminé ce dernier en qualifiant El Hadji Malick Sy de « le marabout le plus instruit
du Sénégal » donc forcément quelqu’un peut en comprendre que vous attribuez indirectement
une certaine hégémonie à El Hadji Malick Sy sur ces personnalités religieuses citées. De
grâce Professeur, quand vous citez Sidy Lamine Niasse (RTA) dans votre texte, mettez entre
crochets les propos que vous lui attribuez. Dans cette situation, le ridicule c’est bien vous,
Professeur.
Professeur Iba der Thiam
Quand El Hadji Malick SY et El Hadji Abdoulaye NIASSE se sont rencontrés, le dernier
nommé avait plus de 60 ans et revenait de Fèz, siège du pôle de la Tidjaniyya. Il avait,
donc, non seulement une autorité connue et reconnue, mais avait même tissé des
relations avec Fez.
Leurs rapports n’ont jamais été des relations de maître à élève ou de guide à talibé. Ils
étaient fondés sur le respect réciproque, leur égale dignité, la confiance totale et la
solidarité agissante.
Il est regrettable et nous nous en excusons que la présentation que le livre fait à la 223 de
l’Histoire d’El Hadji Abdoulaye NIASSE ne permet pas de saisir l’idée qu’El Hadji
Abdoulaye NIASSE incarnait un pôle de la Tidjaniyya distinct, qui avait pris naissance
dans le Djolof.
Né en 1848 pour les uns et en 1838 pour les autres, El Hadji Abdoulaye NIASSE était l’aîné
d’El Hadji Malick SY (1853) (de 5 ans, 10 ans, 11 ans, ou 15 ans, selon les sources), mais,
surtout, son ami et son frère.
Réplique d’un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse
La date de naissance d’El Hadji Abdoulaye Niasse ne fait pas l’objet d’équivoque chez nous.
Si vous ne la connaissez pas monsieur le Professeur, ne vous gênez pas de demander la
demander
Professeur Iba der Thiam
Erudit hors pair, linguiste réputé, faqih, sunnite jusqu’à la moelle, il était de la
Tidjaniyya Mohammadia et incarnait un pôle qui, tout en étant autonome, entretenait
avec Tivaouane, des relations extrêmement étroites d’estime mutuelle, de considération
réciproque, d’égale dignité, de solidarité et de paix.
Réplique d’un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse
Sachant cela, sur quoi vous vous fondez alors pour le classé dans l’école de El Hadji Malick
Sy. Un peu plus de sérieux quand même Professeur. Le Sénégal a mis à votre disposition des
ressources pour que vous réécriviez l’Histoire du Sénégal et non pour que vous créiez des
problèmes dans ce pays.
Professeur Iba der Thiam
Pour ce qui concerne le voyage au Maroc, les généalogistes de la famille niassène infirment la
version donnée dans le livre et disent « qu’El Hadji Abdoulaye NIASSE n’était pas parti au
Maroc pour s’acquitter aussi d’une mission spéciale qu’on lui aurait confiée ». Le livre ne l’a
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jamais dit. Le livre a dit « qu’El Hadji Abdoulaye NIASSE avait formé le projet de se rendre
au Maroc pour effectuer un pèlerinage, mais aussi pour s’acquitter d’une mission que lui
avait confiée son frère et ami El Hadji Malick SY avec lequel, il était constamment en
relation, mission que les obligations d’El Hadji Malick SY ne lui permettaient pas de
remplir ».
Réplique d’un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse
Justement Professeur c’est cela que nous infirmons. C’est une fois au Maroc que les
dignitaires Tidianes de la zawiya mère de Fez avaient fait savoir à El Hadji Abdoulaye Niasse
qu’ils avaient reçu une correspondance venu du Sénégal d’un nommé Malick Sy (El Hadj
Malick Sy) demandant qu’on lui fasse parvenir certains secrets de la Tarikha mais que nous
ne jugeons pas prudent d’envoyer par correspondance compte tenu des réalités de l’époque (la
colonisation). C’est ainsi que El Hadji Abdoulaye Niasse leur avait fait savoir qu’il
connaissait bien El Hadji Malick Sy et que ce dernier méritait d’avoir tout ce la Tijaniya a
comme secret. Ils lui ont alors remis ce que El Hadji Malick Sy demandé pour qu’il le lui
remette. De retour au Sénégal, El Hadji Abdoulaye Niasse qui vivait en exil en Gambie, avait
préféré passer par Tivaoune pour s’acquitter de la commission de Fez avant de rentrer.
Content de son geste, El Hadji Malick Sy a, à son tour, demandé à son hôte de prolonger son
séjour à Tivaoune. Sans rien lui dire à priori, il avait entrepris des démarches auprès de
l’administration coloniale pour que El Hadji Abdoulaye Niasse ne rentre pas en Gambie. Et
Dieu merci, il avait réussi sa mission car avait reçu de l’administration coloniale la garantie
que El Hadji Abdoulaye Niasse pouvait revenir au Sénégal. Et c’est El Hadji Malick Sy qui
lui aurait conseillé de s’installer à Kaolack, à côté du colonisateur, comme cela il saura que
rien de ce qui était reproché à El Hadji Abdoulaye Niasse n’était exact. C’est entre autre ce
qui explique le séjour de trois (3) mois effectué par El Hadji Abdoulaye Niasse à Tivaoune et,
son installation à Kaolack dans ce qui est devenu aujourd’hui le quartier de Léona car El
Hadji Abdoulaye Niasse avait acheté à l’époque le terrain qu’il occupait d’où le nom de
« Léona Niassène ». C’est cela la version de la descendance de El Hadji Abdoulaye Niasse
sur son voyage à Fez dont nous disposons. C’est pourquoi, rapporter le voyage d’El Hadji
Abdoulaye Niasse à Fez tel quel vous l’avez fait dans votre ouvrage, sans prendre la peine de
recueillir la version de la famille, est une légèreté impardonnable à un professeur agréger
d’histoire qui écrit un document aussi important pour la postériorité. A la limite ceci pourrait
être qualifié de falsification de l’histoire.
Professeur Iba Der Thiam
Au retour de son voyage du Maroc, où il s’était rendu pour visiter le Tombeau de
Cheikh Ahmed Tidiane Chérif (RTA), fondateur de la Confrérie, El Hadji Malick SY a
accueilli à Tivaouane El Hadji Abdoulaye NIASSE avec emphase et chaleur dans sa
famille pendant 3 mois durant lesquels, il présidait des prières et dispensait un enseignement
de haut niveau auprès des talibés. Il présidait même, disent certaines sources, des mariages et
des décès. A cette époque, il avait plus de 60 ans. Il avait, donc, dépassé l’âge où l’on va
à l’école.
Réplique d’un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse
Professeur, de grâce, quand on parle de tel est de l’école de tel, je ne pense pas que cela ait la
signification trop légère que vous voulez en faire ici.
Professeur Iba Der Thiam
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Maodo était tellement satisfait de son hôte, qu’il lui dédia un poème, selon certaines
sources, pour rendre hommage à sa sainteté et à son érudition. Et, sans l’avoir consulté, il
entreprit de demander à l’Administration coloniale de lever les accusations injustes articulées
contre lui, pour qu’il restât au Sénégal et ne retournât pas en Gambie ; au Sénégal, où la
communauté musulmane avait besoin de sa sainteté, de son érudition et de ses qualités
d’éducateur et de formateur. Sa démarche, grâce à Dieu, fut couronnée de succès.
Le jour de son départ pour Kaolack, il l’accompagna dans le train jusqu’à Gossas et
chargea son Moukhaddam Abdou Hamid KANE de Kaolack, de l’accueillir et de lui
faciliter son installation dans cette ville. Ce qu’il fit.
C’est ainsi que prit naissance le quartier de Léona, où se trouve la demeure et la mosquée,
ainsi que le tombeau d’El Hadji Abdoulaye NIASSE.
Dieu, pour magnifier la belle entente qui existait entre Tivaouane et Niassène, entre El
Hadji Malick SY et El Hadji Abdoulaye NIASSE, les rappela à Lui, le 14 Juin 1922 et le
27 Juin 1922, soit le même mois, à moins de 15 jours d’intervalle.
Qu’El Hadji Abdoulaye NIASSE ait combattu le système colonial est largement connu et le
livre l’a dit. Il refusait d’envoyer ses enfants à l’école française. Sa maison a été saccagée, sa
mosquée brûlée, les talibés de son école dispersés. Il ne plia pas et préféra émigrer en Gambie,
pour y poursuivre son action d’éducation et de formation.
Pour ce qui concerne Porokhane, le livre reconnait qu’il a été une étape et non une installation
définitive avant l’installation à Taïba Niassène au Saloum, à la page 224, 3e paragraphe.
Réplique d’un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse
Taïba Niassène n’est le premier village fondé la famille Niasse au Saloum mais plutôt le
village de Niassène, fondé par le père de El Hadji Abdoulaye Niasse, Seudi Mouhamad
Niasse. A ma connaissance, Seydi Mouhamed Niasse ne s’est jamais installé à Porokhane
encore mois El Abdoulaye Niasse. Quand Maba Diakhou Bâ a fait appel aux familles
religieuses pour l’accompagner dans sa guère sainte, la famille Mbacké s’est installée à
Porokhane, la famille Niasse à Niassène et les autres familles dans les villages situés de part et
d’autre de Nioro du Rip la capitale. Le seul passage que la famille a fait est le séjour au
village de Mbiteyènne chez un de leurs parents du nom de Mbaye Galo Bitèye. Donc en quoi
Porokhane fût une étape dans l’histoire de El Hadji Abdoulaye Niasse.
Professeur Iba Der Thiam
Les erreurs que nous reconnaissons et pour lesquelles, nous nous excusons, proviennent du
fait que nous ne sommes pas infaillibles et ne possédons pas toutes les connaissances
possibles et imaginables. Dieu Seul sait tout. Nous ne sommes que des humains et l’être
humain, par nature, est accessible à l’erreur.
C’est pourquoi, nous n’avons cessé, depuis 2014, de lancer un appel à tous les experts et à
tous les sachant, pour qu’ils viennent nous prodiguer leurs avis et conseils. Cet appel a été
largement entendu, mais on peut mieux faire.
Réplique d’un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse
En la matière, vous n’avez pas besoin de nous faire de votre infaillibilité. Ce que nous
déplorons, c’est la légèreté dont vous avez fait montre dans un travail aussi sérieux que la
réécriture de l’histoire générale du Sénégal. Et cela, ce sont les erreurs et contrevérités
contenues dans votre ouvrage qui nous les font dire. Exemple dire dans un tel ouvrage que le
fils ainé d’El Hadji Abdoulaye Niasse (RTA) s’appelle Mouhamadou Mamour Niasse dit
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Khalifa (page 225) signifie vous n’avez aucun respect envers ces deux grandes figures de la
Tijania.
Professeur Iba Der Thiam
J’appartiens, moi-même, à la communauté Niassène, aussi, à travers mes grands pères
Meissa SY et Sassy SY de Khelcom (Kaolack) et mon oncle El Hadji SY, Ex-Imam de la
Mosquée de Marseille, qui a été l’homonyme de Cheikh Khalifa NIASSE, qui l’avait accueilli
dans sa maison avec ses enfants dès l’âge de 7 ans et lui avait appris le Saint Coran en totalité
et les autres sciences islamiques. Il disait de son vivant, que mis à part Dieu, il devait tout ce
qu’il a eu à Cheikh Khalifa NIASSE.
Je ne ferai, donc, rien qui porte atteinte à la famille Niassène.
Cette page d’errata sera tirée et intégrée dans tous les exemplaires du livre et envoyé à tous
ceux qui l’avaient déjà acquis à la date d’aujourd’hui.
Lors de la prochaine réédition, toutes ces observations seront introduites dans le texte de base
de la nouvelle édition.
Enfin, si le Projet Histoire Générale du Sénégal des origines à nos jours (HGS) suscite des
polémiques, c’est parce qu’il intéresse des Sénégalais qui le soutiennent dans leur écrasante
majorité. Il invite tous ceux et toutes celles qui sont intéressés et qui ont lu les livres de HGS
de nous faire part de leurs observations, qui seront prises en compte, autant que possible, dans
le cadre des débats à venir.
Les réactions enregistrées nous réconfortent dans notre détermination à poursuivre notre
travail.
Je pardonne à tous les manifestations d’humeur et les jugements de valeur tendancieux ou
revanchards, qui ne visent qu’à blesser, à punir, ou à régler des comptes qui n’ont pas leur
place ici et non à faire avancer le débat.
Le Coordonnateur Général
agissant au nom du Comité de Pilotage
et des 63 autres rédacteurs du Volume 1/A du Tome III
Réplique d’un disciple de Cheikh Ibrahim Niasse
Si ce qui s’est passé ne porte pas atteinte à la famille d’El Hadji Abdoulaye Niasse selon vous,
c’est une preuve supplémentaire pour nous de comprendre à quel point vous n’avez aucune
considération pour cette famille religieuse.
Intégrer une page d’errata ne peut pas réparer le préjudice que vous avez causé à la mémoire
d’El Hadji Abdoulaye Niasse, à toute sa descendance ainsi qu’à ses disciples qui se compte
par millions dans le monde entier.
Nous exigeons :
– l’arrêt de la vente et de la distribution de cet ouvrage ainsi que le retrait de l’ensemble
des exemplaires déjà distribués (vendus ou offerts) ;
– la présentation d’excuses publiques à la famille d’El Hadji Abdoulaye Niasse et au
peuple sénégalais pour avoir tronqué l’histoire d’un de ses dignes fils.
Professeur, vous n’avez pas à pardonner à qui que ce soit. C’est à vous de présenter des
excuses à la nation tout entière car, le pays a mis à votre disposition des ressources provenant
des contribuables sénégalais, et que vous avez utilisé pour produire des ouvrages qui peuvent
créer des problèmes de sécurité publique.
Cheikh Tidiane Gaye
Président de la commission des cadres et experts
de la Jamhiyatu Ansaarud-Dîn du Sénégal (JADS)

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