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Coronavirus: état des lieux dans le monde le 17 mars

Confinement, retour des contrôles aux frontières, écoles fermées… avec la crise du coronavirus, les vies de centaines de millions de personnes se retrouvent bouleversées partout dans le monde. Alors que la France a débuté une période de 15 jours minimum de confinement mardi 17 mars, tour d’horizon des mesures adoptées par les pays pour lutter contre la propagation de l’épidémie.

« Restez chez vous », c’est le message que tous les gouvernements européens adressent à leur population. Si les conditions de confinement sont particulièrement strictes en Italie ou en Espagne, elles le sont beaucoup moins en Angleterre, où les écoles, les pubs et les théâtres, restent ouverts.

En France où le confinement a commencé à partir de midi, le coronavirus a causé la mort de 175 personnes depuis le début de l’épidémie dont 7 % étaient âgées de moins de 65 ans. Le Pr. Jérôme Salomon a précisé que 2 579 malades étaient actuellement hospitalisés dont 699 en réanimation.

La Pologne, Danemark ou République Tchèque se ferment aux voyageurs étrangers

En Allemagne, les mesures pour endiguer l’épidémie se sont considérablement durcies, alors que le coronavirus se propage notamment les régions de l’Ouest et du Sud et que ses frontières sont déjà fermées, sauf pour transport de marchandises et les travailleurs transfrontaliers. Le gouvernement a annoncé la fermeture des magasins non essentiels ainsi que de toutes les écoles et recommande à ses habitants de renoncer à leurs vacances. Les bars, les salles spectacles et les musées vont aussi cesser leur activité, ainsi que les maisons closes, dans un pays où la prostitution est encadrée par la loi.

D’autres pays ont également annoncé la fermeture totale aux voyageurs étrangers comme la Pologne, le Danemark, encore la République Tchèque.

En Autriche, la station de ski d’Ischgl à l’origine d’infections en Scandinavie

En Autriche, les autorités du Tyrol sont accusées de négligence pour ne pas avoir immédiatement fermé la célèbre station de ski d’Ischgl, devenue un haut lieu de propagation du coronavirus. Alors qu’un de ses serveurs a été testé positif au coronavirus, 22 personnes étant ensuite placées en quarantaine, sans que le bar soit fermé : il ne sera finalement fermé que le 10 mars, puis toute la station d’Ischgl le 12, nous rapporte notre correspondante à Vienne, Isaure Hiace.

La station d’Ischgl aurait toutefois conduit à la contamination de centaines de ressortissants de pays scandinaves : sur les 1169 infections que compte la Norvège lundi 16 mars, 513 seraient liées à l’Autriche. Une situation d’autant plus embarrassante pour les autorités que dès le 5 mars, l’Islande avait identifié Ischgl comme une zone à risque.

200 milliards pour l’économie espagnole

Les Européens prévoient de soutenir massivement leurs économies durement touchées par cette crise comme la Suède qui a annoncé lundi 16 mars un plan de soutien aux entreprises pouvant aller jusqu’à 28 milliards d’euros.

L’Espagne, devenue le deuxième épicentre européen de l’épidémie, lui emboîte également le pas. Le président du gouvernement Pedro Sanchez a dévoilé mardi 17 mars un ensemble de mesures d’un montant total de 200 milliards d’euros, soit environ 20% du produit intérieur brut du pays destiné à soutenir l’économie et les entreprises.

Des métros bondés en Espagne, les entreprises mises en cause

Ce pays ibérique est à son troisième jour de confinement, après l’annonce de l’état d’urgence samedi 14 mars et le début de l’isolement le lendemain. Mais de nombreuses entreprises non-essentielles continuent à obliger leurs employés à se déplacer. À l’heure de pointe, de nombreuses lignes de métro étaient bondées lundi 16 mars dans plusieurs villes : une mesure incompatible avec les règles sanitaires répétées par les autorités, rapporte notre correspondante à BarceloneÉlise Gazengel.

Concierges, ouvriers et même employés de call-center s’y trouvent. Ceux en contrats précaires doivent choisir désormais entre perdre leur emploi, s’ils refusent de se rendre au travail, ou prendre un risque sanitaire. « On est restés confinés tout le week-end, et là, on prend le métro, on va dans la rue, on prend les mêmes ascenseurs au travail et on se retrouve dans les mêmes espaces », raconte une Française vivant à Barcelone.

Beaucoup dénoncent une improvisation des entreprises qui peinent à comprendre les règles confuses du confinement. « Nous n’avons pas de masque là-bas parce que les patients ne viennent pas, mais nous ne sommes pas à l’abri d’une contagion entre nous psychologues », explique une psychologue barcelonaise.

Au Chili, l’épidémie en pleine contestation sociale

Au Chili, le pays d’Amérique du sud qui compte le plus de cas de coronavirus par habitant, 181 cas ont été confirmés. Le pays a fermé ses frontières aux étrangers, suspendu les cours pour deux semaines dans les écoles et universités, et pourrait prendre de nouvelles mesures dans les prochains jours. Beaucoup de Chiliens s’interrogent également si le système de santé va pouvoir faire face à l’épidémie.

Le mouvement social qui se poursuit depuis octobre contre les inégalités dans le pays devait reprendre en intensité, mais les appels sont désormais de plus en plus nombreux à ne pas aller manifester pour éviter la propagation du coronavirus, notamment un groupe indépendant de premiers secours. Certains manifestants croyaient encore il y a quelques jours à un complot du gouvernement pour stopper la contestation, précise notre correspondante à SantiagoJustine Fontaine.

Les partis politiques, de la majorité comme de l’opposition, se disent prêts à décaler la date du référendum pour ou contre l’abandon de la constitution actuelle, scrutin pour l’instant prévu le 26 avril. Et les sympathisants du mouvement social cherchent des alternatives : les concerts de casseroles ont repris ce lundi soir dans la capitale, tandis que certains rappellent leur demande d’une profonde réforme du système de santé chilien, très inégalitaire.

Pic d’infections en Asie du Sud-Est : un mouvement d’islam conservateur à l’origine ?

La Malaise est passé d’une cinquantaine de cas à plus de 500 en une semaine et s’apprête à fermer frontières, écoles, commerces et mosquées à partir de mercredi 18 mars. Comme en Corée du Sud, avec l’Église Shincheonji ou l’église évangélique à l’est de la France, c’est un mouvement religieux prosélyte qui est mis en cause en Asie du Sud-Est : le mouvement d’islam conservateur Tablighi Jamaat, à l’origine des plus grands rassemblements musulmans après le pèlerinage à la Mecque, explique notre correspondante à Kuala LumpurGabrielle Maréchaux.

Le 27 février, le mouvement a organisé un rassemblement avec 14 500 Malaisiens, mais aussi des Indonésiens, Singapouriens, des Brunéins, des Philippins, de Thaïlandais et des Bangladais. Autant de nationalités exposées au virus de ce cluster avant de rentrer chez elles.

Le Brunei, jusque-là épargné par le virus, compte désormais 50 cas. Singapour a dû fermer ses mosquées pour empêcher la propagation du virus ramené par des fidèles contaminés. Mais c’est en Malaisie que les conséquences sont pour l’instant les plus alarmantes : des fidèles sont rentrés aux quatre coins du pays, et certains sont difficiles à retrouver.

Pour contrer l’expansion du virus, avec désormais plus de 500 cas, la Malaisie a donc dû se résoudre à ces mesures drastiques de fermetures.

En Thaïlande, certains Français veulent rentrer pour aider

Si la Thaïlande compte moins de cas, beaucoup de Français y ont répondu à l’appel au « rapatriement » prononcé par le président français Emmanuel Macron, notamment après l’annonce de la fermeture mardi 17 mars des frontières de l’espace Schengen. Plusieurs centaines de Français se sont alors rués vers l’ambassade de France à Bangkok, voulant rentrer en France dès que possible, alors qu’une certaine confusion règne : les ambassades n’ont pas encore reçu de directives sur d’éventuels rapatriements, rapporte notre correspondante à Bangkok, Carole Isoux.

Beaucoup ont peur de ne pas pouvoir rentrer en France une fois les frontières fermées, ou de ne plus pouvoir transiter par certains pays. D’autres veulent revenir au plus vite auprès de leurs familles en ces temps de crise ou souhaitent aider la communauté. « Je veux aider mes camarades, mais je ne peux pas sortir et il n’y a aucun avion, explique ce médecin urgentiste breton, en vacances pour quelques semaines. La seule façon serait de prendre la Thai Airlines, à 2 500 euros le billet, ce qui n’est pas dans les moyens d’un urgentiste. »

Aux Émirats arabes unis, des Français coincés

Même son de cloche plus à l’ouest, où les ressortissants français présents à Dubaï se sont dépêchés obtenir des clarifications au Consulat de France, craignant ne pas pouvoir rentrer en France, selon notre correspondant à Dubaï, Nicolas Keraudren.

« Le représentant du consulat nous a dit qu‘il n‘y avait aucune solution de rapatriement pour l‘instant et qu‘il fallait utiliser nos propres moyens pour essayer de rentrer, incluant des moyens familiaux, raconte Mohammed, dont le billet retour pour Paris via Beyrouth a été annulé. Or, quand on regarde les vols directs, on se retrouve avec des billets à 1 500 euros par personne, ce qui n‘est pas abordable. »

Pour rassurer les milliers de touristes présents actuellement aux Émirats arabes unis, l‘Ambassade de France a mis en place mardi 17 mars un numéro vert, pour affirmer que la France est à leurs côtés pour les aider. À ce stade, l‘hypothèse d‘un rapatriement est examinée par l‘Ambassade mais la priorité reste cependant de pouvoir identifier les personnes en situation d‘urgence. D’autres ambassades et consulats français s’organisent.

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