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Coronavirus: les Chinois critiquent un système «bureaucratique et totalitaire»

L’épidémie du coronavirus prend un tour plus politique en Chine, avec le décès, le 7 février, du médecin Li Wenliang qui avait, le premier, alerté sur le coronavirus. Selon le dernier bilan, le virus a contaminé plus de 34 500 personnes et tué plus de 720 patients – dont un américain – en Chine continentale. Pour la sinologue Marie Holzman, le cas du docteur Li apporte la preuve du dysfonctionnement du système autoritaire chinois.

Accusé de propager de fausses rumeurs, le docteur Li Wenliang avait été arrêté puis réhabilité pour avoir été l’un des premiers a alerté sur l’existence du coronavirus. Depuis son décès, l’épidémie devient un problème politique pour la Chine car une vague d’indignation, qui réclame plus de transparence et plus de liberté d’expression, s’élève des réseaux sociaux et met le pouvoir dans l’embarras.

En guise de réponse, le gouvernement a censuré de nombreux messages qui fleurissaient sur le réseau social chinois Weibo. « Ce sont des techniques assez faciles dans les dictatures. Mais les internautes ne sont pas dupes. Dès ce matin, j’ai lu un tweet d’un internaute chinois qui disait : « N’oubliez jamais la colère que vous avez ressentie cette nuit. Gardez cette colère en vous pour toujours réclamer la liberté de parler et la liberté d’information » », explique la sinologue Marie Holzman.

Après cette prise de position du peuple chinois, une question se pose. « Est-ce que c’est cette colère qui va primer et qui éventuellement peut renverser ce pouvoir ou est-ce que c’est la propagande qui va gagner et à nouveau, les esprits vont s’assoupir et oublier la colère ? », s’interroge la spécialiste. Pour elle, une chose est sure, de nombreux internautes « sont conscients du fait que c’est le système qui est à remettre en cause ».

Avec Rfi

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