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Coronavirus: Macron en visite chez Sanofi dans un contexte de course aux vaccins

Alors que l’Allemagne, la France, l’Italie et les Pays-Bas ont annoncé samedi un accord avec le laboratoire AstraZeneca – sur la fourniture à prix coûtant de millions de doses de son futur vaccin – le président français Emmanuel Macron doit se rendre ce mardi 16 juin sur un site de production du laboratoire français Sanofi, à Marcy-l’Etoile (Rhône). L’Elysée promet des annonces.

 

Le vaccin doit être un « bien public mondial ». Depuis le début de l’épidémie de Covid-19, Emmanuel Macron le dit et le répète. Le président français s’était ému des propos de Paul Hudson, le directeur général de Sanofi, au mois de mai quand il avait déclaré que les États-Unis auraient le vaccin en priorité lorsqu’il serait disponible.

En se rendant sur le site de Sanofi, près de Lyon, en compagnie de ce même Paul Hudson, Emmanuel Macron tourne donc la page de cet incident et montre sa volonté de collaborer avec ce grand laboratoire, qui a son siège social en France. Ce qui n’est pas anodin quand on parle, comme l’a fait Emmanuel Macron dans sa dernière allocution, de « souveraineté et de relocalisation de certaines productions stratégiques », explique un membre du gouvernement.

« Accès global »

L’objectif d’Emmanuel Macron est de mobiliser les laboratoires qui ont lancé des recherches sur le vaccin pour obtenir un « accès global » et un prix « juste », c’est-à-dire dans lequel les laboratoires renoncent à faire du profit en participant aux investissements dans la recherche. Si Sanofi doit annoncer des investissements, en parallèle selon l’Elysée, Emmanuel Macron doit quant à lui annoncer une initiative visant à financer la recherche et le développement de vaccins sur le sol français ainsi qu’à renforcer la capacité de production.

 

Après sa visite à Sanofi, le président français doit également s’entretenir en fin d’après-midi avec les dirigeants des autres laboratoires (MSD, Pfizer, Johnson and Johnson entre autres). Il s’agira de faire le point sur l’avancée de leurs recherches car l’accord européen annoncé avec AstraZeneca ne devrait pas être isolé, des négociations sont annoncées. En effet, « la couverture mondiale ne se fera sans doute pas par un seul vaccin mais par plusieurs », souligne l’Elysée.

La recherche pour le vaccin à pied d’oeuvre

Mais toujours est-il que le vaccin tant attendu n’a pas encore été mis au point. On ne sait pas quand il le sera, ni même s’il le sera, puisque les recherches peuvent ne pas aboutir. Certes des laboratoires pharmaceutiques prédisent un vaccin en fin d’année, ou début 2021, mais des scientifiques ne partagent pas leur optimisme.

La recherche est en tout cas effrénée. Cinq mois après l’identification du virus, plus de 130 projets sont en cours dans le monde. Du jamais vu. Pour l’heure une dizaine de candidats-vaccins ont atteint le stade des essais chez l’homme. Le plus avancé est celui du laboratoire AstraZeneca, développé par l’université d’Oxford, et qui entame la dernière phase des essais : le vaccin va être testé sur des milliers de volontaires, au Brésil et au Royaume-Uni, pour vérifier son efficacité et son innocuité, après des signes encourageants lors des étapes précédentes.

Mais outre le défi scientifique, il y a un défi industriel : les firmes se préparent à mettre sur pied des capacités de production susceptibles de fabriquer des millions de doses en un temps record. Enfin il y a un troisième enjeu : faire en sorte que le vaccin soit accessible à tous, et donc aussi aux pays à faibles ressources.

 

 

Avec Rfi

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