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Coronavirus: un mort à Pékin et une angoisse croissante dans le monde

L’angoisse monte à travers le monde face à l’épidémie de pneumonie virale, de nombreux pays prenant des mesures de précaution aux frontières ou déconseillant les voyages en Chine où le coronavirus a fait un premier mort à Pékin. Il s’agit d’un homme de 50 ans, qui avait voyagé plus tôt dans le mois à Wuhan, la ville d’origine du virus. En tout, la capitale de plus de 20 millions d’habitants a recensé 80 cas jusqu’ici, rapporte notre correspondant à Pékin, Zhifan Liu.

Rentrée scolaire reportée et restrictions de voyages

Pour tenter de limiter la propagation du virus, les autorités ont étendu les congés jusqu’au 2 février et les écoles ont suspendu leurs cours, repoussés à une date encore inconnue. Dans tous les établissements scolaires de la ville, de la maternelle aux universités, le port du masque sera obligatoire et des stations de contrôle de température devront être installées avant la rentrée des classes.

Pékin commence aussi à mettre en place des restrictions de voyages. Quarante trains à destination de la capitale ont été suspendus jusqu’à fin février, les autorités précisant que les usagers seront remboursés.

Le gouvernement a également recommandé à ses ressortissants de reporter les voyages à l’étranger, alors que toutes les stations de métro de la capitale, l’un des réseaux les plus vastes au monde, effectuent désormais des contrôles de température.

Le défi maintenant pour la Chine est de gérer l’afflux massif de citoyens, désireux de rentrer dans les villes après avoir passé le Nouvel An dans leur famille.

Au 27 janvier, on compte 106 morts et près 1 300 nouveaux cas confirmés. Ce qui porte le nombre de malades officiellement à plus de 4 000 en Chine. Une cinquantaine d’autres malades ont été répertoriés dans le reste du monde où une douzaine d’États ont été atteints par le virus, de l’Asie et l’Australie à l’Europe et à l’Amérique du Nord.

Pas d’« urgence internationale »

L’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui juge la menace « élevée » sans toutefois déclencher une alerte sanitaire internationale, a indiqué lundi qu’elle ne savait pas encore si les personnes infectées étaient contagieuses avant de développer les symptômes de la maladie, comme l’affirment certains responsables sanitaires chinois. « Comprendre le moment où des patients infectés sont susceptibles de transmettre le virus est essentiel pour mieux le contrôler », a rappelé l’OMS dans un rapport.

Le patron de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, était attendu dans la journée à Pékin. Son organisation a renoncé, pour le moment, à proclamer une « urgence internationale ».

La Mongolie est devenue le premier pays à fermer les points de passage routiers avec la Chine. Dans le même temps, les personnes originaires de la province chinoise du Hubei, la plus touchée, ont été interdites de séjour en Malaisie.

La crainte d’une fragilisation de l’économie mondiale

Berlin, Ankara et Washington ont à leur tour déconseillé les voyages en Chine. Plusieurs pays comme les États-Unis, la France, le Japon ou le Maroc préparent l’évacuation de leurs ressortissants présents à Wuhan où le coronavirus est apparu en décembre.

La crise fait en outre craindre une fragilisation supplémentaire de l’économie chinoise, voire mondiale, entraînant lundi une baisse de plus de 2% des places boursières au Japon et en Europe, cependant que New York était aussi en net recul.

La Bourse de Shanghai, fermée pour cause de congés, a décidé de prolonger de trois jours sa fermeture, jusqu’au 2 février inclus, selon certains médias.

Plusieurs événements sportifs internationaux programmés sur le sol chinois ont en outre dû être annulés, reportés ou déplacés, le dernier en date étant le Tour cycliste de Hainan, à l’origine prévu pour fin février.

(Avec Rfi & AFP)

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