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Crise libyenne : Al Sarraj se dit prêt à quitter ses fonctions

Libyan Prime Minister Fayez al-Sarraj leaves after an international conference on Libya at the Elysee Palace in Paris, France, May 29, 2018. REUTERS/Philippe Wojazer - RC15F2D52DD0

Le chef du gouvernement d’union nationale (GNA) libyen, Fayez Al Sarraj, a annoncé mercredi soir être prêt à «quitter ses fonctions avant fin octobre» pour céder la place à un nouvel Exécutif issu de pourparlers interlibyens visant à parvenir à une issue politique à la crise que connaît le pays depuis 2011.

«J’annonce à tous mon souhait sincère de céder mes fonctions à un prochain pouvoir exécutif avant fin octobre au plus tard, en espérant que le Comité de dialogue achève ses travaux, choisisse un nouveau Conseil présidentiel et transfère les pouvoirs au Premier ministre conformément aux conclusions du Congrès de Berlin», a déclaré le chef du GNA, lors d’une brève allocution télévisée.

Fayez Al Sarraj a souligné l’importance de la «phase préliminaire» pour une sortie de crise en Libye tel que prévu par les consultations de Montreux tenues du 7 au 9 septembre en Suisse, exprimant son «soutien à tout dialogue politique qui déboucherait sur l’élection de nouveaux organes politiques susceptibles de mettre un terme à la division en Libye».

Pour rappel, les participants à la réunion de Montreux (Suisse) ont convenu de considérer la «phase préparatoire à une solution globale» annoncée à l’issue des travaux, comme un délai pour préparer les conditions appropriées pour la tenue des élections législatives et présidentielle dans un délai ne dépassant pas 18 mois, et sur la base d’une disposition constitutionnelle à convenir. Les consultations de Montreux ont été organisées à la suite des deux déclarations distinctes de cessez-le-feu faites le 21 août par les camps rivaux libyens, Tripoli et Tobrouk, qui s’affrontent depuis des années. L’ensemble de la communauté internationale a appelé toutes les parties prenantes libyennes à saisir cette occasion pour reprendre le dialogue et parvenir à une solution globale à la crise.

C’est le cas de l’ONU qui a salué jeudi la «décision courageuse» du chef du gouvernement d’union nationale (GNA) libyen, Fayez Al Sarraj, de démissionner d’ici la fin octobre. Stephanie Williams, représentante spéciale par intérim du secrétaire général des Nations unies en Libye, a estimé dans un communiqué que cette annonce «intervient à un tournant décisif dans la crise libyenne de longue date, au moment où il est clair que la situation n’est plus tenable», a-t-elle ajouté. «Il incombe désormais aux parties libyennes concernées d’assumer pleinement leurs responsabilités devant le peuple libyen, de prendre des décisions historiques et d’accepter des concessions mutuelles pour le bien de leur pays», poursuit le communiqué

 

De son côté, le président turc Recep Tayyip Erdogan s’est dit hier attristé par le départ programmé du chef du gouvernement libyen basé à Tripoli Fayez Al Sarraj, un allié de la Turquie qui le soutient militairement face aux forces du maréchal Khalifa Haftar. «C’est triste pour nous», a affirmé M. Erdogan dans des déclarations à la presse, ajoutant qu’une rencontre devrait se tenir dans les prochains jours entre des délégations turque et du GNA. Ankara a signé des accords maritimes et de sécurité avec le GNA fin 2019 et lui a apporté un soutien militaire contre les troupes de Khalifa Haftar qui a changé le cours du conflit en faveur du gouvernement de M. Sarraj.

La Turquie, en ce qui la concerne, se base sur l’accord de délimitation maritime signé en novembre 2019 avec M. Sarraj pour revendiquer un plateau continental considérablement étendu où elle mène des recherches gazières, au grand dam de la plupart des pays riverains de la Méditerranée orientale, notamment la Grèce et Chypre.

 

 

 

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