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Données personnelles : après avoir reçu des vidéos obscènes par le biais de son ami, cousin à la plaignante, B. Thiam fait chanter la victime et prend 2 ans de prison.

Agés entre 29 et 34 ans, les prévenus B. Thiam, K. Sow et M. Sow ont été attraits à la barre de la chambre correctionnelle du tribunal de Grande instance de Dakar pour répondre des délits de collecte illicites de données à caractère personnel et distribution au préjudice de la dame B. Sow.

En effet, il ressort des débats d’audience que les deux (2) mis en cause cités et la plaignante sont cousins et vivent dans la même famille. Leurs interrogatoires a permis de savoir qu’ils ont été les premiers détenteurs des données jugées contraires aux bonnes mœurs. Devant la barre de la juridiction, ils ont tous deux (2) expliqué la manière par laquelle ils sont entrés en possession des images vidéo de B. Sow.

« Il s’agit de 4 vidéos. J’avais les vidéos il y’a 9 mois de cela. Je les ai reçues de son mari et je les ai à mon tour envoyées à K. Sow pour qu’il puisse moraliser notre cousine. Nous sommes des proches », a confié M. Sow.
K. Sow qui confirme les allégations de son cousin, a pour sa part renseigné avoir distribué les images à son ami.

« Quand j’ai reçu les vidéos je les ai envoyé à B. Thiam. Cela fait 8 mois depuis. Il n’y avait aucune motivation quand je le partageais avec B. Thiam », a-t-il fait savoir.
Par contre, B. Thiam perçu comme un prédateur sexuel, a permis d’instruire le dossier auprès des autorités compétentes qui ont procédé à son interpellation grâce à un piège qu’elles lui ont tendues.

« On m’a arrêté dans une auberge. C’est K. Sow qui m’a donné les vidéos. J’ai par la suite appelé B. Sow pour tenter d’avoir un rapport avec elle », a-t-il soutenu devant le juge.

Selon le procès verbal d’enquête, B. Thiam a tenté de faire chanter la dame pour coucher avec elle et menaçait de partager les vidéos si toutefois elle refusait de coopérer à ses avances ce que la plaignante a conforté à la barre.

« Le jours des faits, j’ai reçu un message audio de B. Thiam vers 16h. Il m’a informé détenir mes vidéos et que si je ne consentais pas à coucher avec lui, il allait les publier. Je suis aussitôt partie à la police de l’Unité 15 des Parcelles Assainies pour rencontrer l’adjudant Thiam afin de lui expliquer. C’est grâce à cette dénonciation qu’il a été piégé pour l’appréhender », a expliqué B. Sow qui a soutenu également ignorer que ses deux (2) cousins K. Sow et M. Sow étaient en possession des mêmes vidéos.

« Dans nos conversations, B. Thiam m’a dit qu’il voulait coucher avec moi parce qu’il aimait les rapports sexuels. Il m’envoyait des images de sa verge. Pour le cas de mes cousins, je n’ai jamais été au courant qu’ils détenaient mes vidéos », a-t-elle poursuivi.

Dans son réquisitoire, le procureur a confirmé la matérialité des faits et a invité le tribunal à requalifier les faits de collecte en détention et distribution de données à caractère personnel contraire aux bonnes mœurs. Il a requis 2 ans d’emprisonnement assorti de sursis contre les cousins Sow et la même peine dont 3 mois ferme contre B. Thiam.

La défense a fondé sa plaidoirie sur les regrets exprimés par les prévenus. Me Abdoulaye Tall qui plaidait en leur faveur a estimé que leur rôle était de protéger leur cousine et a sollicité la clémence du tribunal. « Mme le juge depuis leur incarcération, c’est un climat de deuil qui règne dans leur famille et tout ce qu’elle veut c’est que l’affaire soit réglée à l’amiable », a dit l’avocat. Il a demandé une application extrêmement bienveillante à l’encontre des mis en cause.

Statuant publiquement et contradictoirement, le juge a relaxé tous les prévenus pour le délit de collecte de données à caractère personnel et contraires aux bonnes mœurs. Par contre, il a condamné les cousins K. Sow et M. Sow à 2 ans d’emprisonnement dont 1 mois ferme et le sieur B. Thiam a, à son tour, écopé de 2 ans d’emprisonnement, dont 3 mois ferme.

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