Dans le cadre du colloque organisé par le Conseil constitutionnel, Dr Yaya Niang a abordé le sous-thème «Conseil constitutionnel, garant de l’expression de la volonté populaire». Dans sa communication, cet enseignant-chercheur de Droit public à l’Université Gaston Berger de Saint-Louis a suggéré, pour éviter les contentieux en matière électorale, «d’instaurer un contrôle obligatoire de constitutionnalité sur toutes les lois ayant une incidence sur les élections, qu’elles soient constitutionnelles, organiques ou ordinaires». De même, il soutient qu’aucune «modification substantielle ne doit être envisagée sans un consensus large». Pour lui, «ce consensus doit être érigé en principe fondamental à chaque fois qu’il s’agit de modifier les lois électorales». Justifiant la pertinence de son idée, Dr Niang souligne que «les lois électorales sont les plus controversées et sources de conflits, de manifestations, de violence». Et c’est une alerte qu’il lance : «Si le juge n’intervient pas sur ces lois, la rue va se substituer à ces lois. Notre plaidoyer, c’est que si on n’intervient pas dans la fixation des lois électorales, un pan important du processus électoral risque d’échapper au juge.»
Il faut noter qu’à l’entame de sa communication, le spécialiste en Droit public a essayé de répondre à la question de savoir si le Conseil constitutionnel est garant de la volonté de l’expression populaire. Cette réponse de l’enseignant à l’Ugb a été nuancée. «On note une présence remarquable du juge constitutionnel dans la sauvegarde de l’expression de la volonté populaire. Cela, dans la mesure où le juge présente une figure de garant de l’authenticité de la volonté populaire d’une part, et il fait également office de régulateur surtout dans les processus électoraux très agités», a-t-il dit.
Avec LeQuatidien