Le préposé à la conservation des lieux a été enlevé de force par des hommes encagoulés…puis présenté à Serigne Moustapha Sy, responsable du DahiraToul Moustarchidine. Chose plus cocasse, c’est son fils Cheikh Tidiane Sy qui était à la tête de cette mission « punitive », raconte son oncle Serigne Abdou Sy.
Cette maison acquise par le défunt Khalife Général des Tidianes depuis les années 50, était le lieu indiqué, à l’approche de l’hivernage, de stockage de troncs d’arbres et autres bois de chauffe destinés à la cuisson des aliments lors de certains événements religieux. C’est donc à cette tâche que s’attelaient quelques jeunes disciples dans la cour de la maison, explique ce fils de Serigne Cheikh Tidiane Sy, lorsque lui-même a reçu un coup de fil du conservateur.
« Il m’a dit dans une grande confusion de mots que Serigne Moustapha Sy avait envoyé son fils Cheikh Tidiane âgé de seulement 24 ans dans la maison. Je ne savais pas trop de quoi il parlait. Il a essayé par la suite de me passer Cheikh Tidiane, mais il ne disait rien, n’empêche que je percevais beaucoup de bruit autour », raconte t-il.
Selon notre source toujours, « c’est ainsi que j’ai ennoyé du personnel de sécurité pour s’enquérir de ce qui se passait, ils m’ont rapporté que quatre voitures ont fait irruption jusque dans la cour de la maison où les disciples s’affairaient pour menacer les ouvriers et enlever le jeune conservateur. Et chose incroyable, ils l’ont amené chez Serigne Moustapha Sy. Mais je me demande est ce qu’il a conscience de la gravité des faits qu’il fait endosser à son fils », s’est étonné son frère.
Le guide des Moustarchidines aurait alors bombardé de questions le jeune homme avant de le libérer. Un scandale qui n’est pas du goût de Serigne Abdou Sy qui a porté plainte au commissariat du Point-E, mais prévoit aussi d’en déposer une autre auprès du Procureur dès demain pour enlèvement et séquestration.
« C’est de la lâcheté. En 2020, on ne peut pas envoyer des gorilles dans une propriété privée pour enlever des gens. En plus avec à leur tête, son fils qu’il a présenté dernièrement comme son Chef de guerre. On dirait que son acte d’aujourd’hui est prémédité alors ». « S’il n’avait pas pris le soin de m’appeler avant d’être enlevé que serait-il advenu de lui », s’est-il aussi demandé, en rappelant que cette garde rapprochée a été souvent citée dans des actes de violence comme lors de la Présidentielle à Tamba ou encore au mausolée de Serigne Cheikh à Tivaouane il y a deux ans, où elle avait blessé un gardien…
Avec Senegal7