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États-Unis: La difficile campagne confinée de Joe Biden

Après avoir passé plus d’un mois coincé à la Maison Blanche pour cause de pandémie, le président a repris ses déplacements. Donald Trump s’est rendu dans l’Arizona, en Pennsylvanie, et sera ce jeudi dans le Michigan. Trois États clés dans la perspective de l’élection présidentielle. Son opposant Joe Biden reste, lui, en revanche, confiné chez lui. Comment l’ancien vice-président peut-il mener campagne dans ces conditions ?

 

La campagne confinée de Joe Biden a eu du mal à démarrer. Ses premières interventions, depuis le sous-sol de sa maison du Delaware, étaient quasiment inaudibles et pas toujours réussies sur le plan technique. L’ex-vice-président ne suscitait déjà pas un formidable enthousiasme avant l’arrivée de la pandémie et lui qui excelle dans le contact direct avec ses électeurs, qui est souvent célébré pour son empathie, se voit privé d’un de ses principaux atouts en l’absence de meetings.

Des moyens inégaux

L’ex-vice-président restera coincé chez lui jusqu’à la levée officielle de l’ordre de confinement dans son État, le Delaware. En attendant, Joe Biden tente de redonner un souffle à sa campagne virtuelle. Il a doublé les effectifs de son équipe numérique et est beaucoup plus présent depuis une dizaine de jours sur les réseaux sociaux. Il dénonce avec force la gestion de la pandémie par le président et répète que si quelqu’un de plus responsable avait été à la Maison Blanche, la crise aurait été moins sévère.

Mais le candidat démocrate est évidemment beaucoup moins visible que le président Donald Trump, et il a aussi moins de moyens : 103 millions de dollars (un peu plus de 94 millions d’euros) pour mener campagne selon les derniers chiffres, contre 255 millions (près de 234 millions d’euros) pour le camp de Donald Trump.

 

Le soutien affiché de Barack Obama

Pour compenser, Joe Biden affiche ses soutiens, et notamment celui de Barack Obama. L’ancien président américain qui continue d’être extrêmement populaire aux États-Unis s’implique de plus en plus dans la campagne. Barack Obama multiplie les interventions en ligne pour vanter les qualités de son ancien vice-président. D’autres responsables démocrates se mobilisent, et notamment les anciens candidats aux primaires. Ensemble ils essayent de rivaliser face à la force de frappe du président américain sur les réseaux sociaux. Et leur soutien est indispensable : près de 80 millions de personnes suivent par exemple le président sur Twitter, contre moins de six millions pour Joe Biden.

Sa colistière bientôt dévoilée

Un événement donnera un coup de projecteur sur la campagne de Joe Biden, c’est l’annonce du nom de sa colistière qui devrait normalement avoir lieu en juin. Il s’agira d’une femme, Joe Biden s’y est engagé. Plusieurs noms circulent avec insistance : celui d’Afro-Américaines tout d’abord comme Kamala Harris, sénatrice de Californie, ou Stacey Abrams, une élue de Géorgie. Mais Joe Biden pourrait se tourner vers des personnalités du Midwest, un terrain que les démocrates doivent reconquérir. Amy Klobuchar sénatrice du Minnesota est sur les rangs. On parle aussi beaucoup de Gretchen Wythmer, la gouverneure du Michigan qui s’est illustrée par sa gestion de la pandémie.

Autre possibilité, que Joe Biden choisisse quelqu’un de bien ancré à gauche pour attirer l’électorat de Bernie Sanders. C’est dans ce cas Elizabeth Warren qui pourrait figurer sur le ticket. Quel que soit le choix de Joe Biden, il s’agira en effet d’un moment clé dans la campagne ; il permettra en tous cas d’attirer massivement l’attention des médias.

 

Avec Rfi

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