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Ethiopie: après les Sidama, les revendications nationalistes du peuple wolayta

La situation est une fois de plus tendue dans le sud de l’Éthiopie, dans la province dite des Nations, nationalités et peuples du Sud, constituée d’une multitude de zones ethniques. Après le référendum qui a accordé l’autonomie au peuple Sidama le mois dernier, ce vendredi 20 décembre était la date-butoir pour que les autorités fédérales répondent à la demande de référendum du peuple Wolayta, qui réclame aussi son autonomie. Aucune réponse n’est venue d’Addis Abeba.

Vendredi 20 décembre, Sodo, la « capitale » des Wolayta, ressemblait à une ville fantôme. Peu de véhicules circulaient dans les rues sinon des camions militaires, beaucoup de commerces étaient fermés, selon des témoins sur place. Il faut dire que la province où se trouve la zone Wolayta est toujours sous état d’urgence. C’est l’armée qui assure le maintien de l’ordre depuis le mois de juillet.

Le climat s’était déjà crispé la veille, avec l’arrestation du secrétaire général du Mouvement national Wolayta, Andualem Tadesse. C’est son mouvement qui, ces derniers mois, et jusqu’à ces derniers jours, a organisé des manifestations pour revendiquer le droit à l’autonomie des Wolayta, tout comme leurs voisins Sidama qui l’ont obtenu légalement le 20 novembre dernier.

Les demandes d’indépendance se multiplient

C’est donc le statu quo et une dangereuse incertitude. Un bon connaisseur du pays explique qu’à la suite des Sidama, ce sont 11 peuples de cette province fragmentée en une multitude de zones ethniques qui ont formellement demandé un référendum. Mais pour l’heure les autorités fédérales n’ont répondu à aucune demande, comme la Constitution éthiopienne devrait pourtant les y contraindre. On peut donc s’attendre, explique-t-il, à d’autres situations similaires dans les semaines qui viennent, dans d’autres zones, où vivent d’autres peuples qui demandent aussi leur autonomie.

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