Depuis le début de l’année, les Inspections d’académie font face à un sérieux déficit de personnels éducatifs dans tous les niveaux. A l’Assemblée nationale pour le vote de son budget, Mamadou Talla a essayé de dissiper les inquiétudes : il annonce le recrutement de 3 000 enseignants qui viendront en appoint aux 96 mille 812 employés que compte le secteur. En détails, 1 975 seront ventilés dans l’élémentaire et le préscolaire et les autres dans les cycles moyen-secondaire. Sans oublier l’arabe. Quid du déficit d’infrastructures scolaires ? «Concernant les établissements scolaires, nous allons construire 1 500 salles de classe qui seront livrées sous peu, 50 m linéaires de clôture. Mais l’objectif est de construire 6 069 classes. Pour satisfaire le besoin en tables-bancs qu’on estime à 330 mille pièces, 25 mille 300 sont déjà acquises», annonce le ministre de l’Education nationale.
Aujourd’hui, l’inquiétude grossit avec la hausse des cas de Covid-19. Très sûr de lui, Mamadou Talla annonce que «l’école sénégalaise ne sera jamais un vecteur de cette maladie». Il a une nouvelle fois salué le sens de sacrifice des «parents, des enseignants et de la Société civile pour leur engagement dans la lutte pour sauver l’année scolaire».
«L’école sénégalaise est laïque et le restera»
Par ailleurs, le port du voile dans le privé catholique a enflammé le débat à l’Hémicycle. L’affaire Jeanne d’Arc a été posée sur la table par Aïda Mbodji, qui a rappelé au ministre la promesse qu’il avait faite de résoudre cette affaire de manière définitive. En réponse à cette préoccupation, le ministre n’a pas caché que la gestion de ce cas n’est pas facile. «Cette question est en latence depuis 2009. Et tous les pays qui ont essayé de régler ce problème depuis 15 ans n’y sont pas parvenus. Mais au niveau du ministère, c’est la discussion qui est privilégiée. Concernant l’Institut Jeanne d’Arc, sur 1 780 élèves l’année dernière, seules 22 portaient un voile.» Il ajoute : «Quand le problème s’est posé cette année, les familles ont préféré inscrire leurs enfants ailleurs. En revanche, ce qui se passe dans le privé mérite réflexion. On va rencontrer ces écoles et la Société civile pour voir comment elles fonctionnent afin de mettre en place un règlement intérieur. Mais l’école sénégalaise est laïque et elle le restera.»
Le budget du ministère de l’Education nationale a été arrêté à 597 milliards 848 millions 738 mille 341 en autorisation d’engagement et à 541 milliards 211 millions 702 mille 304 francs, alors qu’il s’élevait à 526 milliards 270 millions 540 mille 817 F Cfa. Soit une hausse de 14 milliards 941 millions 160 mille 487 F.
Avec LeQuatidien