Le Parti démocratique sénégalais (PDS) a récemment réorganisé sa Fédération nationale des femmes, en nommant Fatou Sow à la présidence et Ndèye Astou Camara au poste de secrétaire générale. Cette décision a été prise par le Secrétaire général national du PDS, Me Abdoulaye Wade, vendredi dernier, conformément aux articles 21, 22 et 23 des statuts et du règlement intérieur du parti.
Outre ces nominations, plusieurs membres d’honneur ont été désignées, dont Ndèye Gaye Cissé, Rokhaya Daba Diouf, Aïssata Gaye, Mahel Hann, Nafy Ngom et Woraye Sarr. Cette initiative vise à renforcer l’organisation interne du PDS pour la rendre plus dynamique. Saliou Dieng, le secrétaire national chargé des structures et des mouvements de soutien, a été chargé de mettre en œuvre cette décision, effective dès sa signature.
Cependant, cette restructuration a provoqué des réactions négatives parmi les membres du parti. Woraye Sarr, députée et patronne départementale des femmes libérales à Guédiawaye, a annoncé sa démission suite à sa nomination en tant que présidente d’honneur. Elle perçoit cette nomination comme une tentative de la marginaliser politiquement : « On m’a nommée présidente d’honneur comme si j’avais quitté la scène politique. J’ai une base et je suis écoutée par de nombreux Sénégalais. Me nommer présidente d’honneur revient à me demander de quitter le parti. C’est une façon de me pousser à la sortie. On me tue, mais on ne me déshonore pas », a-t-elle déclaré.
Cette réorganisation a également déçu Mame Diarra Fam, présidente départementale des femmes du PDS de Pikine. Elle critique le processus de renouvellement des instances fédérales dirigé par Saliou Dieng, estimant qu’il aurait dû être plus transparent et inclusif. « Après nous avoir fait voter la loi portant report des élections qui nous a exposées et mise en mal avec les Sénégalais, ils viennent de nous poignarder dans le dos alors que nous devrions aller en Assemblée générale par vote. Ils savent que nous avons la majorité pour élire le bureau national des femmes. Cette décision n’engage que son auteur », a-t-elle affirmé.
Mme Fam ajoute que « ce ne sont pas les choix de Karim Wade », et que cette décision a humilié Woraye Sarr ainsi que toutes les femmes du PDS. Elle prédit que d’autres démissions suivront, car les femmes du parti sont déterminées à défendre leurs droits et leur place au sein du PDS.
Cette crise interne met en lumière les défis organisationnels auxquels le PDS doit faire face pour maintenir son unité et sa cohésion en vue des prochaines échéances politiques.