Le secrétaire général du ministère de l’Elevage et des Productions animales, Mamadou Ousseynou Sakho, a souligné mercredi la nécessité d’une meilleure organisation des acteurs de la filière laitière pour lever les contraintes auxquelles ce secteur se trouve confronté, parmi lesquels la faible capacité de production des animaux.
S’exprimant lors d’un symposium sur ’’Le lait, vecteur de développement’’, il a souligné « la nécessité d’une organisation parfaite de tous les acteurs de la filière du lait’’, des producteurs aux distributeurs en passant par les collecteurs, pour lever les contraintes du secteur.
« Je crois que si cette organisation est bien mise en place, l’appui ne sera que plus efficace et nous y sommes déjà’’, avec l’installation des comités de cette interprofession au niveau des régions, a indiqué Mamadou Ousseynou Sakho.
Il juge ’’trop faible’’ la capacité de production laitière, les races d’animaux que comptent le Sénégal ne pouvant produire que deux à trois litres de lait par tête.
« C’est simplement la limite génétique de nos animaux qui ne peuvent produire que deux et trois litres de lait, ça veut dire dix fois moins voire quinze fois moins que les races européennes et brésiliennes’’, situation « à l’origine du problème de la satisfaction de ces productions nationales notamment pour le lait », selon M. Sakho.
Selon lui, « il va falloir travailler pour que nos races locales puissent maintenir le plus longtemps possible la production laitière en saison sèche, en apportant une alimentation adéquate, en multipliant les opérations de croisement pour avoir des métisses qui peuvent produire six à huit fois plus que nos races locales ».
Il y a aussi que dans les zones favorables, l’importation d’animaux « à haut potentiel génétique » doit être encouragée, ce qui doit être accompagné, en parallèle, du développement de fourrages, « parce qu’un animal mange de l’herbe », a-t-il indiqué.
Il se dit « convaincu que si nous avons une herbe de qualité » et si « l’Etat apporte tout son soutien comme il est en train de le faire avec l’exonération de la taxe sur le lait local et la subvention des animaux exotiques qui sont exportés, on peut inverser la tendance ».
Le Sénégal « a aujourd’hui besoin, plus qu’hier, d’une filière laitière dont toutes les composantes se structurent », a relevé le représentant de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Sénégal, Gouantoueu Robert Guei, par ailleurs coordonnateur du Bureau sous-régional de cette organisation pour l’Afrique.
« Nous avons, en cours de chemin, beaucoup réalisé, mais beaucoup de chantiers restent encore ouverts, surtout les défis majeurs d’améliorer le niveau de satisfaction des besoins en communication », a ajouté Gouantoueu Robert Guei.
A l’en croire, le Sénégal est encore loin des normes reconnues par la FAO et les spécialistes de la santé humaine, d’où l’ampleur des importations « de plus de cinquante milliards’’ de francs CFA par an.
Il a rappelé le rôle « fondamental » du lait dans la sécurité alimentaire et la nutrition de manière générale, soulignant qu’il demeure « plus que convaincu que les échanges’’ de ce symposium devraient contribuer « à améliorer substantiellement les stratégies de développement du secteur laitier ».