Tenu à Libreville ce vendredi 8 mai 2020 à partir de 11 heures, par visioconférence, le Conseil des ministres, présidé comme de coutume par le président de la République, a adopté deux projets de texte. Si le second d’entre eux est une loi fixant les «mesures de prévention, de lutte et de riposte contre les catastrophes sanitaires» et porte sur la définition et la portée des notions de «Catastrophe sanitaire» et de «Confinement», le second projet de décret entend mettre «fin à l’état d’urgence en République gabonaise le lundi 11 mai 2020 à 24h.»
Le gouvernement surprend ainsi nombreux de ceux qui s’attendaient à une prolongation de l’État d’urgence en début de semaine prochaine. Si la situation coûtait financièrement à l’État – ration pour les militaires et policiers en nombre dans les rues, carburant, primes d’astreinte, etc. -, elle désorganisait tout aussi la vie économique avec ses embouteillages monstres freinant la productivité et faisant grognonner les populations du fait de certains excès de zèle des forces de l’ordre.
Maintien des mesures sanitaires
Présenté par le ministre d’État en charge de l’Intérieur, Lambert Noël Matha, le texte de loi projetant la fin de l’état d’urgence ne met cependant pas un terme aux mesures sanitaires prises dans le cadre de la lutte contre la pandémie du Covid-19.
Celles-ci «demeurent en vigueur», précise le communiqué final du conclave gouvernemental en télétravail. Ce qui est naturellement sous-tendu par la «profonde préoccupation» du gouvernement quant à «l’augmentation constante des cas de contamination communautaire à la Covid-19» dans le pays. Le gouvernement invite, à cet effet, «les populations à une plus grande responsabilité par la stricte observance des mesures de distanciation sociale, des gestes barrières et du port du masque rendu obligatoire.»
Frappés de plein fouet par l’arrêt brutal de leurs activités, de nombreux chefs d’entreprises et hommes d’affaires espèrent que le pays se dirige vers le déconfinement total. Un trop long maintien des mesures restantes pourrait les mettre en faillite et nécessiter un renflouement financier de l’Etat pour surmonter la crise générée. Or, les caisses de l’État sont à rude épreuve, les temps étant durs pour l’économie gabonaise et mondiale.
Avec Gabonreview