Le Sénégal s’apprête à amorcer une nouvelle phase économique avec l’exploitation très prochaine du pétrole et du gaz naturel. C’est tout le sens qu’il faudrait accorder à ce Conseil présidentiel présidé par Macky Sall sur le projet de loi relatif à la répartition et à l’encadrement de la gestion des recettes issues de l’exploitation des hydrocarbures, ce mardi 21 décembre, au Centre international de conférence Abdou Diouf (Cicad), à Diamniadio. La société civile et l’opposition parlementaire ont profité de cette rencontre pour faire des recommandations sur la question de l’exploitation des hydrocarbures.
Moundiaye Cissé a parlé au nom de la société civile, réunie autour de la « Coalition nationale Publiez ce que vous Payez ». Une coalition composée de 30 Organisations de la société civile, dont la Raddho, Amnesty international, Osida, ONG 3D, Article 19, entre autres. Il a profité de l’occasion pour faire des recommandations.
Le directeur exécutif de l’ONG 3D a souligné le défi de la maîtrise des volumes de production surtout en off-shore, mais également le défi de la mise en place d’un fonds dédié aux catastrophes liées à l’exploitation des hydrocarbures. Il indique que certaines communautés de pêcheurs au Sénégal sont préoccupées par les impacts des projets pétroliers et gaziers sur leurs moyens de subsistance. « Si ces externalités négatives sont confirmées, nous recommandons à ce que l ‘Etat envisage dans ces fonds une compensation au travers d’un plan de gestion environnementale et sociale au lieu d’une allocation particulière tirée de ressources naturelles », ont suggéré les membres de la société civile.
La société civile recommande également une bonne mise en œuvre de la loi sur le contenu local afin de maximiser les ressources issues de l’exploitation des hydrocarbures.
Arrêt financement des énergies fossiles: Decroix tire sur la COP 26
Mamadou Diop Decroix, représentant l’opposition parlementaire, s’est catégoriquement opposé à un arrêt des financements de l’exploitation des énergies fossiles. « C’est très grave ce que la Cop 26 veut faire. Ce sont les plus grands pollueurs, ces pays polluent beaucoup plus que l’Afrique. Le pétrole et le gaz des pays africains les dérangent. Ces pays se sont développés grâce à ces ressources et veulent nous l’interdire, ce n’est pas acceptable », a-t-il fustigé.
Avant d’appeler le chef de l’Etat à redynamiser le secteur privé. « Vous devez aider le secteur privé pour qu’il puisse avoir des capacités pour faire face à l’exploitation du pétrole et du gaz », a lancé le parlementaire.
Le représentant de l’opposition parlementaire plaide pour une redynamisation du secteur privé et recommande à l’Etat d’exercer son autorité afin de faire face au défi des questions liées à hydrocarbure.