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Interdiction aux lutteurs sous contrat de pratiquer le Mma : Me Dame Seck : «C’est risqué de brûler les étapes en attaquant le haut niveau»

Me Dame Seck, instructeur d’arts martiaux, Directeur technique de l’Association Mma Sénégal, dit être en phase avec la décision du Cng d’interdire aux lutteurs sous contrat avec un promoteur au Sénégal, de ne pas disputer un combat de Mixed martial arts (Mma) sous peine d’être sanctionnés.

«Ce sont des lutteurs qui sont sous contrat, ça c’est tout à fait normal. Je pense que c’est un peu pour sécuriser, comme ils l’ont si bien dit, les contrats signés avec le promoteur», a dit le fondateur du Samado. Qui ajoute : «Après un Ko par exemple, dans un combat de Mma, il y a des possibilités qu’un lutteur ne puisse pas reprendre aussitôt. Et s‘il a un combat qui se situe dans la même période, ça le compromet totalement. Je pense que c’est une chose qu’on peut admettre facilement.»

«S’il y a Ko, c’est d’habitude entre 30 et 45 jours de repos»
A la question de savoir si on peut dire sans risque de se tromper que le Mma est plus dangereux que la lutte ? Me Dame Seck de s’en défendre en disant que «ce n’est pas une question de dangerosité mais c’est vrai qu’il y a des risques de blessures. Mais les Ko on les retrouve aussi bien à la lutte avec frappe qu’à la boxe et ailleurs», argumente le technicien. Qui précise : «S’il y a Ko, c’est d’habitude entre 30 et 45 jours de repos avant de reprendre une autre compétition.»
Sur les difficultés des lutteurs sénégalais à faire leur trou dans le Mma avec une série de défaites concédées, comme le Ko infligé à Bombardier, Me Dame Seck de s’appesantir sur le cas de jeunes lutteurs sénégalais qui ont fait leur intrusion dans le monde du Mma sans y être préparés.

«Le problème est que ces jeunes lutteurs sont allés directement titiller le haut niveau. Par exemple pour ceux qui sont allés combattre l’Efc en Afrique du Sud, c’est le championnat le plus relevé au niveau africain. Ce sont des combattants aussi aguerris que ceux qui sont au niveau de l’Ufc», diagnostique le technicien qui donne des conseils : «Je pense que ce qu’il faudrait faire c’est qu’ils respectent les étapes, qu’ils commencent à la base. Je leur conseille de commencer par les combats amateurs que nous organisons ici au Sénégal avec notre association. Ce sont des combats amateurs où les gens sont protégés de la tête aux pieds, où certains coups ne sont pas autorisés, le temps d’apprendre les bases, de s’adapter petit à petit au rythme des professionnels. Mais attaquer directement le haut niveau, je pense que c’est risqué. Ils ont un peu brûlé les étapes.»
Me Dame Seck est revenu sur l’entrée dans le Mma des lutteurs comme Siteu et Bombardier, en disant que la situation qu’ils ont connue est «un peu différente, parce qu’ils ont rencontré des adversaires qui n’étaient pas de top ni­veau».

«J’ai toujours dit, et je le maintiens, que les lutteurs ont de très bonnes dispositions, naturellement ce sont des Sénégalais courageux qui entrent dans l’arène. Ensuite la plupart d’entre eux ont pratiqué la boxe. Vous savez que la lutte occupe une place essentielle dans les combats de Mma. Ça c’est un avantage, ils sont courageux, ils ont de la force, ils ont appris la plupart d’entre eux, la boxe. Ce qui leur reste c’est le combat au sol. Ensuite, il n’est pas même pas dit qu’il faut être fort partout. Mais il faudrait qu’ils prennent le temps d’apprendre, comme au niveau de la lutte, correctement les techniques avec de bons entraîneurs avant d’aller vers la compétition», recommande-t-il.

Le Mma momentanément suspendu au Sénégal

Notons que, selon Me Dame Seck, l’Association Mma Sénégal a suspendu ses compétitions au Sénégal sur demande du ministère des Sports. «Le ministre des Sports nous a demandé de suspendre les compétitions, le temps de voir la meilleure formule à adopter pour intégrer le Mma au niveau du sport sénégalais. Nous patientons depuis», s’est exprimé Me Dame Seck, en laissant entendre que l’Association de Mma Sénégal est obligée, avec cette situation, de délocaliser ses compétitions ; en Gambie par exemple.
«Nous sommes toujours en discussion avec le ministère pour voir comment élaborer nos textes. Pour que nous puissions, dans un premier temps, passer peut-être en tant que Cng (Comité national de gestion) ou Cnp (Comité national de promotion)», indique-t-il.

 

 

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