En matière de business, il n’y a point de sentiments. Mbaye Kane Lô vient d’en administrer la preuve. Il n’a pas hésité à traîner en justice son partenaire qui l’aurait escroqué la somme de 25 millions. En guise de réparation, il réclame 50 millions. La décision sera rendue le 28 juillet prochain.
A l’origine des bisbilles entre Mbaye Kane Lô et son partenaire en affaires, un projet de carrière de sable qu’avait soumis Abdoulaye Sow à Abdou Khadre Mbaye pour un montant de 50 millions. Pour sa réalisation, un contrat de partenariat a été mis en place. C’est ainsi qu’il a demandé à son ami Mbaye Kane Lô d’intégrer, en participant à hauteur de 25 millions. Mais au cours d’une réunion, Abdoulaye Sow aurait déclaré que la carrière de sable de la société 2Sbci fera une exploitation de 100 camions par jour, car il prend en location de 8h à 16h les chargeurs. Le fils de Bada Lô, qui croyait à la réalisation de ce projet, a fait un chèque de 25 millions en guise de participation au contrat. Mais en appelant son frère Mame Cheikh Lô le soir, celui- ci lui fait savoir qu’il n’y a pas de carrière à Dakar qui peut fournir autant de sable par jour. Sachant qu’il a été dupé, il a voulu interrompre ledit contrat, mais en vain. C’est ainsi que Mbaye Lô a porté cette affaire devant dame justice.
Devant le Tribunal correctionnel de Dakar, le Pdg Abdoulaye Sow s’est inscrit en faux contre l’escroquerie portant sur 25 millions dont il est accusé. Il prétend avoir un chantier à terminer. C’est ainsi qu’on l’a mis en rapport avec Abdou Khadre Mbaye qui s’est engagé à investir 50 millions. Il prétend aussi que les 25 millions concernent la convention. «Le chèque est au nom de Mbaye Kane Lô, mais c’est Abdou Khadre alias Djily qui me l’a remis. Deux jours après, ils m’ont appelé pour me dire qu’on doit revoir le contrat et l’augmenter jusqu’à 10 mille F Cfa. Je n’ai jamais signé de contrat avec le plaignant», s’est-il défendu.
Le fils de Bada Lô explique que Djily Mbaye est venu l’informer que l’un de ses amis a un terrassement pour le sable qui est au futur cimetière de Guédiawaye. «Il m’a dit qu’on aura 100 chargements par jour et cela se fera durant 2 ans. Par la suite, j’ai appelé Mame Cheikh Lô qui m’a informé que cela n’existait pas à Dakar où l’on pouvait prélever 100 chargements par jour dans une carrière. J’ai voulu refaire le contrat en lui proposant 3 000 F comme mon bénéfice et 12 mille F pour lui en louant les camions à chargement, mais il a dit niet. Je l’ai insulté quand il a hurlé. Après une plainte à la Section de recherches, il m’a proposé 10 millions, mais j’ai refusé en voulant qu’il rassemble le même montant. Mais par la suite, il ne m’a remis que 3 millions», dit le plaignant. Il ajoute que le projet n’existe pas et que le prévenu a monté les faits de toutes pièces. L’autre victime, Mame Cheikh Lô, a conforté les dires de son frère de même que le témoin Abdou Khadre Djily Mbaye.
Le Parquet rappelle que Mbaye Kane Lô avait demandé au prévenu de trouver les chargeurs, car les termes du contrat ne l’arrangeaient plus. Il a requis l’application de la loi. Mais Me Alassane Cissé, avocat de la partie civile, précise que la carrière de sable pour la société 2Sbci est imaginaire. «Rien n’est réel et réalisable dans le contrat. On lui fait miroiter le projet qui s’est avéré impossible. Le prévenu n’a jamais mené cette activité. La société 2sbci n’existe que de nom. Mame Cheikh Lô est en collaboration avec le prévenu pour la société 2sbci», a dit l’avocat qui réclame 50 millions de dommages pour Mbaye Kane Lô et le franc symbolique pour Cheikh Lô. Ce que conteste la défense qui a plaidé la relaxe. Le délibéré sera rendu le 29 juillet prochain.
Avec lequotidien