ISTANBUL – La Turquie a émis des mandats de détention pour 118 personnes, pour la plupart des membres des forces militaires et de sécurité, soupçonnées d’avoir des liens avec le réseau qui, selon Ankara, serait à l’origine d’une tentative de coup d’État en 2016, a annoncé mardi le parquet d’Istanbul.
Les autorités ont mené une répression soutenue contre les partisans présumés du religieux musulman américain Fethullah Gulen depuis le coup d’État manqué de juillet 2016, lorsque 250 personnes ont été tuées. La police effectue toujours régulièrement des descentes sur les suspects.
Gulen, ancien allié du président Tayyip Erdogan, vit en exil volontaire en Pennsylvanie depuis 1999. Il nie toute implication dans la tentative de coup d’État.
Le bureau du procureur a déclaré qu’il avait délivré des mandats de détention à l’encontre de 42 militaires et gendarmes à la suite de déclarations de personnes précédemment détenues et d’analyses d’appels téléphoniques payants. Parmi eux, 24 officiers en service actif.
Il a déclaré avoir demandé la détention de 76 militaires, gendarmes et civils dans une opération distincte après avoir déterminé qu’ils avaient utilisé des téléphones publics pour contacter les membres du réseau. Soixante-quatorze d’entre eux étaient en service actif.
Les ordres de détention comprenaient des membres des forces terrestres, aériennes et marines, ainsi qu’un colonel et trois lieutenants.
Erdogan accuse depuis des années les partisans de Gülen d’établir un «État parallèle» en infiltrant la police, le système judiciaire, l’armée et d’autres institutions publiques.
Depuis la tentative de coup d’État, environ 80 000 personnes ont été emprisonnées dans l’attente de leur procès et quelque 150 000 fonctionnaires, militaires et autres ont été limogés ou suspendus de leur emploi.
Les alliés occidentaux de la Turquie, dont l’Union européenne ainsi que des groupes de défense des droits, ont critiqué l’ampleur de la répression, tandis qu’Ankara a défendu ces mesures comme une réponse nécessaire à la menace pour la sécurité.
Avec Reuters