Le Premier ministre du Koweït, Sabah al-Khalid al-Sabah, a présenté mercredi la démission de son cabinet au dirigeant du pays, quelques jours avant que le Premier ministre ne soit interrogé au Parlement sur le choix de ses ministres et d’autres questions.
L’impasse entre le gouvernement et le parlement moins d’un mois après la nomination du cabinet pose le premier grand défi à l’émir Cheikh Nawaf al-Ahmed al-Sabah, qui a pris le pouvoir en septembre.
Cela complique les efforts du gouvernement pour s’attaquer à la crise économique la plus profonde de l’État de l’OPEP depuis des décennies, causée par les bas prix du pétrole et la crise des coronavirus.
Les ministres avaient remis leur démission mardi à Sheikh Sabah, une décision qui, selon le gouvernement, était liée à «l’évolution des relations entre l’Assemblée nationale (parlement) et le gouvernement».
Il n’était pas immédiatement clair si l’émir, qui a le dernier mot en matière d’État, accepterait la démission du cabinet.
La motion visant à interroger Cheikh Sabah, qui est Premier ministre depuis fin 2019, a été soumise par trois législateurs le 5 janvier lors de la première session ordinaire de la nouvelle assemblée, au cours de laquelle l’opposition a fait des gains lors des élections de l’année dernière.
Plus de 30 autres députés de l’assemblée, qui compte 50 élus, ont soutenu la demande de l’interroger. La motion vue par Reuters faisait référence à un cabinet qui ne reflétait pas le résultat du scrutin et «l’ingérence» du gouvernement dans l’élection du président et des membres des comités parlementaires.
En plus de ses membres élus, les ministres du cabinet siègent également au parlement.
Le Koweït a le système politique le plus ouvert de la région du Golfe. Le Parlement a le pouvoir d’adopter des lois et d’interroger les ministres, bien que les postes de direction du gouvernement soient occupés par des membres de la famille dirigeante du Koweït.
Les fréquentes querelles et blocages entre le cabinet et le parlement ont conduit à des remaniements successifs du gouvernement et à des dissolutions du parlement, entravant les investissements et la réforme économique et fiscale.