L’Arabie Saoudite a décidé de limiter, cette année, le pèlerinage aux pèlerins résidants et aux nationaux. Cette décision, résultant de la pandémie de Covid-19, a plongé pèlerins et voyagistes privés sénégalais dans la déception.
Les voyagistes le craignaient, la mauvaise nouvelle est tombée samedi. Il n’y aura pas de grand pèlerinage aux lieux saints de l’Islam. C’est sur le site des ministères saoudiens de la Santé et du Hajj que l’information a été publiée. « Il y aura un total de 60.000 pèlerins qui seront autorisés à effectuer le pèlerinage cette année. Ceux qui souhaitent effectuer le Hajj doivent être exempts de toute maladie chronique et être âgés de 18 à 65 ans pour les personnes vaccinées contre le virus selon les mesures de vaccination du royaume. La décision est basée sur le souci constant du Royaume de permettre aux invités et aux visiteurs de la grande mosquée (Mecque) et de celle du Prophète (Médine) d’accomplir les rituels du Hajj et de la Omra», ont-ils écrit, non sans indiquer que le royaume accorde la priorité à la santé et à la sécurité humaines. Une pilule difficile à avaler.
« Déception pour les pèlerins et pour la Oummah », « l’impact économique et émotionnel est énorme »… Les mots ne manquent pas à Hourèye Thiam Preira pour décrire le désarroi des voyagistes privés. Une déception d’autant plus grande que, selon elle, c’est la deuxième année consécutive que « le grand pèlerinage n’est pas organisé sous sa forme habituelle. Aujourd’hui, il n’y a que l’État pour sauver les meubles ». D’après Mme Preira, les voyagistes espèrent « que les autorités prendront les dispositions nécessaires pour que les gens puissent faire face à cette situation ».
Choc émotionnel
Hourèye Thiam ne pouvait pas mieux décrire le sentiment qui anime pèlerins et voyagistes quant elle parle de « choc émotionnel ». Daba Diouf, la soixantaine, n’en revient toujours pas. Après plusieurs reports, elle avait décidé d’accomplir, enfin, le cinquième pilier de l’Islam. Hélas, l’Arabie Saoudite a décidé de restreindre le pèlerinage. « Ils auraient pu nous avertir à temps. Même si je m’étais préparée, j’avais quand même des doutes. D’après des voyagistes que j’ai interpellés, à pareil moment, les préparatifs étaient déjà bouclés. Il ne reste qu’à s’en remettre à Dieu », tente-t-elle de se consoler, fataliste.
Livres, cours de coran… Ciré Lèye n’a rien oublié jusqu’ici pour un pèlerinage réussi. Il s’est même remis au sport, malgré ses soixante bougies. Il ne cache pas son amertume. « Je ne sais même pas quoi dire. C’est une grosse déception. Je suis à la retraite depuis trois ans, mais je n’arrive toujours pas à visiter les lieux saints de l’Islam. Il me suffit de le faire pour avoir une vie tranquille. J’ose espérer que la prochaine fois sera la bonne », tempère-t-il.
Très attendue sur la question, la Délégation générale au pèlerinage aux lieux saints de l’Islam, dirigée par le Professeur Abdoul Aziz Kébé, a prévu d’organiser un point de presse demain.