Le journaliste Adama Gaye a été placé en garde à vue ce vendredi après une audition prolongée par la Division des investigations criminelles (DIC) de la police. L’audition, initialement prévue jeudi, avait été reportée à la demande de Gaye, qui souhaitait être assisté par son avocat. L’accusation retenue contre lui porte sur la diffusion de fausses nouvelles, suite à ses déclarations controversées sur le décès de Mamadou Moustapha Ba, ancien ministre des Finances.
Dans une interview diffusée sur Sen TV, Adama Gaye avait suggéré que Moustapha Ba aurait été assassiné. Il avait notamment déclaré : « Moi, je pense que Moustapha Ba a été tué. Qui l’a tué ? Je ne sais pas, il faut creuser. Le procureur a ouvert une enquête, mais il faut qu’il aille jusqu’au bout. Parce que si cette histoire passe, personne ne sera en sécurité dans ce pays. » Le journaliste avait également évoqué l’hypothèse d’une implication des « gens de l’ancien régime », alimentant ainsi des spéculations sans fondement sur les circonstances de la mort de l’ex-ministre.
Ces propos ont été jugés irresponsables et dangereux, en raison de leur potentiel à semer la confusion et à troubler l’ordre public. Après plusieurs heures d’audition, Adama Gaye a été mis en garde à vue pour diffusion de fausses informations. La procédure suit son cours, et le journaliste pourrait faire face à des poursuites si les accusations sont confirmées. Cette affaire soulève une nouvelle fois la question de la régulation des discours publics et de la responsabilité des journalistes dans la propagation de l’information.