Le marché boursier marocain, malgré les multiples réformes, ne contribue que faiblement à la croissance économique du pays, a montré une étude publiée par l’Institut marocain de l’information scientifique et technique (IMIST) relevant du Centre national pour la recherche scientifique et technique (CNRST), dans le numéro du mois de janvier 2021 de la revue Finance & Finance internationale.
L’étude économétrique, élaborée par l’enseignant-chercheur Nour-Eddine El Bouazizi du Laboratoire de recherches en economie d’energie, environnement et ressources (GREER) à la FSJES de Marrakech (Université Cadi Ayyada), a porté sur des données de la période 1992-2019. Elle constate que la capitalisation boursière de la place de Casablanca ne dépasse pas la barre de 600 milliards de dirhams annuellement. «Depuis l’année 2008, la capitalisation boursière se prolonge dans une tendance baissière, il faut attendre l’année 2015 pour que la capitalisation change d’allure», poursuit l’étude, qui explique cela par les nouvelles introductions en bourse mais aussi par les augmentations de capital de certaines banques de la place.
Bien que le marché de Casablanca ait connu une progression de 130% entre 2005 et 2018, un taux de croissance annuel moyen de 6,1% et un classement en tant que cinquième place au niveau de la région de MENA et la troisième place au niveau de l’Afrique, ces résultats n’ont pas eu d’effet sur la croissance de l’économie nationale. En faisant appel à plusieurs méthodes, dont le test de cointégration, «l’augmentation de la capitalisation boursière dans la place de Casablanca engendre celle du PIB de 0,03845% du PIB». Ainsi, le développement du marché boursier «n’influence que faiblement le PIB», confirmant «le caractère limité» du rôle de ce marché.
Pour expliquer le constat, l’étude évoque «la prédominance du financement intermédié, c’est-à-dire qui émane des banques», «le caractère familial des entreprises marocaines qui hésitent d’ouvrir leurs capitaux au public» ainsi que «la structure du marché bousier marocain qui n’encourage pas les petites et moyennes entreprises à y intégrer, c’est-à-dire absence d’un marché dédié aux PME et aux startups».
Avec Yabiladi