Au 31 mars 2024, le niveau d’endettement du Sénégal est au cœur des débats politiques, avec des chiffres divergents qui soulèvent des interrogations sur la gestion économique du pays. Le président Macky Sall avance que la dette s’élève à 70 % du PIB, tandis que l’opposant Ousmane Sonko estime qu’elle atteint au moins 83 %, une estimation vivement rejetée par le camp du pouvoir. Plus alarmante encore, la Cour des Comptes évalue la dette à plus de 99,5 % du PIB, un chiffre qui met en lumière des inquiétudes sur la soutenabilité des finances publiques.
Cette évolution est frappante lorsque l’on compare la situation actuelle à celle de 2012, année où la dette du pays ne dépassait pas les 35 % du PIB sous la présidence de Macky Sall. Ce bond rapide dans l’endettement soulève plusieurs questions : comment expliquer cet écart entre les différents chiffres ? L’expansion des projets d’infrastructures, le recours accru aux emprunts internationaux, et la gestion économique pendant la pandémie de COVID-19 sont des éléments clés pour comprendre cette situation.
Les divergences de chiffres peuvent être attribuées à des méthodes de calcul et des interprétations différentes de la comptabilité publique. Les acteurs politiques, notamment ceux en opposition, peuvent chercher à amplifier le problème pour critiquer la gestion du pouvoir en place, tandis que les autorités gouvernementales tendent à minimiser l’impact de cette dette en ajustant les critères ou en excluant certains types d’emprunts. Ces débats mettent en lumière la complexité de la question de l’endettement et la nécessité d’une transparence accrue pour éviter toute confusion dans l’opinion publique.