L’inauguration du premier puits du projet gazier Grand Tortue Ahmeyim (GTA) marque un tournant décisif dans les relations bilatérales entre le Sénégal et la Mauritanie. Ce projet, symbole de leur coopération énergétique, ouvre la voie à une nouvelle dynamique de partenariat entre les deux pays. En visite officielle à Nouakchott, le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko, accompagné d’une forte délégation ministérielle, a rencontré son homologue mauritanien, Moctar Ould Diay, pour poser les bases de cette nouvelle ère de collaboration.
Un Partenariat Solide sur de Nombreux Fronts
Au-delà de l’énergie, la coopération entre les deux pays s’étend à de nombreux secteurs : infrastructures, pêche, élevage, et gestion des ressources en eau. Le projet GTA, le Pont de Rosso, et l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) sont des projets phares qui illustrent cette solidarité régionale.
Lors de la visite, les deux Premiers ministres ont souligné l’importance de renforcer cette coopération. Ousmane Sonko a mis en lumière le nombre croissant de visites officielles entre les dirigeants des deux pays, une preuve tangible de l’engagement commun. Il a aussi salué la tenue, après neuf ans, de la treizième session des commissions mixtes, qui a permis de signer huit nouveaux accords dans des domaines variés. Ces accords témoignent de la volonté des deux pays de renforcer leur partenariat, notamment dans le secteur des hydrocarbures.
Le GTA : Une Réussite du Partenariat Sud-Sud
Le projet GTA est un modèle de coopération sud-sud, comme l’a souligné le Premier ministre sénégalais. Selon lui, il représente une opportunité unique pour les deux nations de s’unir et d’exploiter leurs ressources naturelles de manière conjointe et bénéfique. Ousmane Sonko a également insisté sur l’importance de parler d’une seule voix face aux partenaires internationaux pour maximiser les retombées économiques de ce projet stratégique.
Le Pont de Rosso : Un Projet Crucial pour la Mobilité
Le Pont de Rosso, un projet emblématique d’infrastructure commune, avance à un rythme plus lent que prévu, avec des travaux exécutés à hauteur de 30 %. Les deux pays ont décidé de mettre en place un comité technique pour superviser l’avancement des travaux et garantir leur achèvement d’ici 2026. Ce pont sera essentiel pour la fluidification des échanges commerciaux et renforcera la connectivité entre les deux rives du fleuve Sénégal.
Renforcer les Échanges Commerciaux
Malgré des opportunités considérables, le volume des échanges commerciaux entre le Sénégal et la Mauritanie reste relativement faible, à environ 67 milliards de FCFA. Les autorités des deux pays ont décidé d’intensifier les échanges à travers la création de forums économiques. Une rencontre entre les investisseurs sénégalais et mauritaniens a ainsi été organisée pour booster les relations commerciales. Le directeur général de l’APIX, Bakary Sega Bathily, a exprimé l’importance de cette initiative, en soulignant que le Sénégal 2050 offre des perspectives intéressantes pour les investisseurs des deux pays.
Distinctions Honorifiques pour Encourager la Coopération Privée
En marge de cette visite de travail, deux personnalités influentes du secteur privé ont été honorées pour leur contribution à la coopération entre les deux pays. Mohamed Hmayenne Bouamatou, un opérateur économique mauritanien, a été élevé au grade de Commandeur dans l’Ordre national du Lion du Sénégal. Cette distinction souligne l’importance de l’engagement des acteurs économiques privés pour renforcer les liens entre les nations. Mohamed Zein El Abidine Cheikh Ahmed, président du patronat mauritanien, a également été décoré, illustrant ainsi le rôle central du secteur privé dans le développement bilatéral.
Une Vision Partagée pour l’Avenir
Le partenariat entre le Sénégal et la Mauritanie, consolidé par le projet GTA, le Pont de Rosso et d’autres initiatives, s’annonce prometteur. Les deux pays, unis par des liens de solidarité et de complémentarité, œuvrent ensemble pour un avenir de prospérité partagée. Grâce à une vision commune, à une coopération renforcée dans des secteurs stratégiques et à l’engagement des secteurs privés et publics, cette nouvelle dynamique pourrait bien devenir un modèle à suivre pour d’autres nations du continent africain.