Le projet de Loi de finances rectificative (LFR 2021) revoit le taux de croissance à la baisse, alloue des ressources supplémentaires aux secteurs de l’Emploi, de la Santé et de l’Energie et institue une taxe sur les bouillons alimentaires.
Ce projet est arrêté à 3 170,4 milliards de FCFA en recettes et 3 987,5 milliards de FCFA en dépenses.
’’Ce qui dégage en valeur absolue un déficit budgétaire de 817 milliards FCFA, en hausse de 73 milliards de FCFA, soit 5,4% du PIB (il se situait à 5% dans la LFI)’’, selon le document de présentation de la LFR.
La même source souligne que ’’ce déficit sera financé à hauteur de 556 milliards de FCFA par des tirages sur les prêts-projets, les emprunts programmes pour 105 milliards de FCFA et les autres emprunts nets pour 156 milliards de FCFA’’.
La prévision de croissance pour 2021 passe de 5,2% à 3,7%.
Le document rappelle que ce projet de LFR 2021 ’’a été préparé sur la base des directives du président de la République portant sur la réorientation des allocations budgétaires au titre de 2021 +pour améliorer de façon substantielle et urgente les réponses aux besoins des jeunes en termes de formation, d’emploi, de financement de projets et de soutien à l’entreprenariat et au secteur informel+’’.
Un montant de 150 000 000 000 francs Cfa est prévu pour le programme ‘’Xëyu Ndaw ngi’’ (Emplois des jeunes).
Ce programme combine quatre leviers dont la création directe d’emplois publics pour ’’renforcer des services publics qui en étaient déficitaires et développer de nouvelles créations de services publics’’.
D’où la mise en place d’un guichet unique dénommé ‘’Pôle Emploi et Entreprenariat pour les jeunes et les Femmes’’ dans chacun des 45 départements pour ’’servir de cadre d’accueil, de conseil et de financement des porteurs de projets’’.
Il y a aussi l’aide à la création d’emplois privés et à l’insertion socioprofessionnelle (par le truchement de la Convention nationale Etat – Employeurs pour la promotion de l’emploi des jeunes), le renforcement des capacités à travers l’apprentissage et la formation et la promotion de l’auto-emploi à travers l’octroi de crédits et l’accompagnement des bénéficiaires, explique le document.
La LFR consacre également un accroissement du budget du ministère de la Santé et de l’Action sociale d’un montant de 40 milliards de FCFA, sur financement de la Banque mondiale (intégrant un élément don de 50%).
Cette nouvelle allocation va permettre de mettre en œuvre ’’une stratégie universelle de vaccination’’ contre la Covid-19.
Selon le document, ’’la LFR consacre un financement complémentaire au secteur de l’énergie, suite à la remontée des cours mondiaux du pétrole (compensation tarifaire et pertes commerciales), pour un montant de 64 milliards FCFA qui vient s’ajouter aux 46 milliards FCFA déjà prévus dans la LFI 2021, soit au total 110 milliards FCFA’’.
La LFR table également sur des ‘’recettes exceptionnelles’’ de l’ordre 60 milliards de FCFA, attendues du programme de cessions foncières dans la zone de l’Aéroport Léopold Sédar Senghor.
Concernant la fiscalité intérieure, le projet de loi prévoit ’’de nouvelles mesures de politique et d’administration fiscales’’ qui se seront mises en œuvre pour ’’atteindre les prévisions de recettes, avec un rendement total escompté de 60 milliards de FCFA’’.
Il s’agira ainsi de ’’clarifier le champ d’application de la loi instituant le prélèvement pour défaut de conformité fiscale (10 milliards de FCFA attendus) ; d’instituer une taxe sur les bouillons alimentaires (25 milliards de FCFA attendus) ; de revoir à la hausse la taxation des jeux de hasard (1,5 milliard de FCFA de recettes supplémentaires)’’.
Il est également prévu ’’d’augmenter les efforts d’élargissement de l’assiette, notamment, l’identification des contribuables qui échappaient jusqu’ici au système d’imposition (6,5 milliards de FCFA escomptés )’’ et de ’’renforcer la conformité des contribuables en matière d’impôts et taxes retenus à la source (16 milliards de FCFA attendus)’’.
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