Le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a présenté les comptes extérieurs du Sénégal pour l’année 2023, révélant un excédent remarquable de 80,7 milliards de FCfa dans la balance des paiements, marquant une nette amélioration par rapport au déficit de 62,2 milliards de FCfa enregistré en 2022. Cette performance témoigne de la résilience de l’économie sénégalaise face aux défis mondiaux.
Le déficit des transactions courantes a été de 3 683 milliards de FCfa, représentant 19,8 % du PIB, ce qui a été attribué principalement à une détérioration de l’économie primaire et à une augmentation du déficit de la balance des biens et services. Les exportations ont diminué de 13,5 % par rapport à 2022, principalement en raison de la baisse des expéditions d’acides phosphoriques, d’or non monétaire et d’arachide. Toutefois, cette tendance baissière a été compensée par une forte hausse des exportations de ciment (+40,2 %) et de produits pétroliers (+42,2 %).
Une autre bonne nouvelle a été la réduction de la facture alimentaire, avec une baisse de 20,4 % des importations de grains. La facture pétrolière a augmenté de 9,7 %, mais reste maîtrisée à 2 137,7 milliards de FCfa. Le secteur des services a connu une légère détérioration du déficit, surtout en raison de l’augmentation des importations de services spécialisés par les compagnies pétrolières et gazières. Cependant, le tourisme a enregistré de bons résultats, avec une augmentation de ses recettes de 22,3 milliards de FCfa en 2023.
Les transferts de fonds de la diaspora sénégalaise ont joué un rôle clé, atteignant 1 818,1 milliards de FCfa, soit une augmentation de 8 %. Ces envois sont devenus un levier essentiel pour l’économie sénégalaise. Les investissements directs étrangers (IDE) ont également progressé de 60,5 %, atteignant 2 905,5 milliards de FCfa, soutenus par les projets d’exploitation des champs pétroliers de Sangomar.
Avec le démarrage de l’exploitation pétrolière à Sangomar, les perspectives économiques sont particulièrement prometteuses. La production estimée à 5,9 millions de barils de pétrole pour 2024 et les exportations pétrolières prévues à 1 299,4 milliards de FCfa (en hausse de 96 %) devraient contribuer à réduire le déficit du compte courant, prévu à 14 % du PIB.
François Sène, directeur national de la BCEAO, a souligné la résilience de l’économie sénégalaise malgré le ralentissement de la croissance mondiale. Il a également noté que la vision « Sénégal 2050 » met l’accent sur l’investissement de la diaspora dans des projets de développement, une dynamique essentielle pour le futur économique du pays.