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Le social dans les Armées: une constante dans l’action du haut commandement

Dans cet entretien, le Colonel Cheikhna Dieng, Directeur de l’Action sociale des armées (Dasa), explique les grandes lignes de la politique sociale de la grande muette. Parmi les innovations majeures, dit-il, celle du Chef d’état-major général des armées d’octroyer, à compter du 1er janvier 2021, une maison de la Comico à la famille de tout militaire tombé au combat en Opérations intérieures et un terrain, toujours de la Comico, à tout militaire blessé au combat sur présentation d’une certification d’origine de blessure conforme.

Monsieur le Directeur, pouvez-vous nous parler de l’importance de l’action sociale dans les Armées ?

Dans cet entretien, le Colonel Cheikhna Dieng, Directeur de l’Action sociale des armées (Dasa), explique les grandes lignes de la politique sociale de la grande muette. Parmi les innovations majeures, dit-il, celle du Chef d’état-major général des armées d’octroyer, à compter du 1er janvier 2021, une maison de la Comico à la famille de tout militaire tombé au combat en Opérations intérieures et un terrain, toujours de la Comico, à tout militaire blessé au combat sur présentation d’une certification d’origine de blessure conforme.

Monsieur le Directeur, pouvez-vous nous parler de l’importance de l’action sociale dans les Armées ?

La prise en compte des besoins sociaux du militaire et de sa famille a toujours été une préoccupation du commandement, pour plusieurs raisons. En effet, le social est à la fois un facteur d’efficacité opérationnelle, un devoir de solidarité et de reconnaissance, mais aussi une mesure de sécurité pour maintenir la cohésion d’une entité déterminante pour la défense et la sécurité nationale.

Du reste, cette approche particulière de l’action sociale constitue le reflet de la solidarité et de l’esprit de corps qui unit les membres de la communauté militaire qui, tout au long de leur carrière, peuvent être placés dans des situations extrêmes pouvant aller jusqu’au sacrifice de leur vie.

Existe-t-il au sein des Armées une organisation particulière pour la conception et l’exécution de la politique sociale ?

Nous pouvons nous féliciter d’avoir, au sein des Armées sénégalaises, une organisation dont la pertinence explique l’intérêt qu’elle suscite de la part de beaucoup d’Armées de pays amis qui viennent régulièrement s’en inspirer. Il s’agit du Haut comité pour les affaires sociales (HCAS), entité  qui regroupe la Direction de l’action sociale, la Mutuelle des Armées, la Coopérative militaire de construction (COMICO), la Fondation des invalides et mutilés militaires, l’Agence pour la réinsertion sociale des militaires (ARSM) et l’Agence pour le logement des Forces armées.

Cette armature institutionnelle conçoit la politique sociale des Armées et définit les actions prioritaires à mener pour atteindre les objectifs assignés. Cette structure se réunit deux fois dans l’année, sous la présidence du CEMGA.

Le HCAS embrasse ainsi tous le spectre des besoins sociaux du militaire et de sa famille, à savoir la santé, le logement, mais aussi les interventions d’urgences requises pour éviter ou alors amoindrir les situations de précarité pouvant survenir au gré des contingences. Cette organisation permet une action de proximité des différents échelons du commandement, par la conduite de diverses actions de solidarité et de soutien. Celles-ci vont de l’octroi d’une aide financière ponctuelle à la fourniture de prestations variées lors des situations de fragilité ou pour marquer la solidarité du commandement à l’occasion des grands évènements sociaux, notamment les fêtes religieuses catholiques et musulmanes.

Quelles sont les membres de la communauté militaire  bénéficiaires de l’action sociale et quelles sont les cibles privilégiées ?

Les veuves notamment celles ayant en charge des enfants mineurs, les orphelins et les blessés au combat constituent les cibles prioritaires bénéficiaires des aides et secours apportés aux couches les plus vulnérables.

Les militaires blessés en opérations doivent bénéficier de la solidarité agissante du commandement, en plus des actions déterminantes qui ont été mises en œuvre par Monsieur le Président de la République, le chef suprême des Armées pour les accompagner (en particulier l’allocation d’une indemnité de 10 000 000 F aux familles des militaires décédés et aux militaires blessés inaptes service armée et libérés depuis le 03 avril 2012 et l’octroi de la pension mixte récemment en  juin 2021).

Enfin, certains personnels des catégories sous-officiers et militaires du rang frappés par une certaine vulnérabilité sociale retiennent particulièrement l’attention du CEMGA.

Depuis son installation à la tête des Armées, le nouveau CEMGA a initié, en droite ligne d’une pratique bien établie, des actions sociales d’envergure. Quelles sont les principales actions qu’il a eu à mener et quelle en est la philosophie générale ?

Le CEMGA a décidé d’orienter son action sociale sous le sceau d’une intervention différenciée et ciblée. C’est ainsi que le statut de la veuve bénéficiaire des aides et secours durant les fêtes religieuses a été redéfini. Désormais, cette aide est attribuée aux veuves (veufs) dont les époux (épouses) sont décédés en activité et ayant en charge des enfants âgés de moins de 21 ans. Ce choix s’explique par la nécessité de rendre l’action plus efficace et plus efficiente. C’est dans ce cadre, qu’une mise à jour a été récemment opérée par les assistantes sociales des différentes zones militaires et qui a permis une meilleure maitrise de cette population et in fine, un plus grand impact pour les bénéficiaires.

Ce reprofilage de la cible n’empêche cependant pas l’accompagnement et la prise en charge des militaires et familles, des veuves et orphelins ayant des problèmes sociaux ponctuels demandant une réaction urgente.

Les actions ci-après ont été menées.

A l’occasion du mois de Ramadan 2021, en plus du soutien habituel apporté aux militaires du rang et sous-officiers (Kits de denrées alimentaires et produits divers), les 1 451 veuves musulmanes figurant dans le vivier ont bénéficié d’un soutien en denrées alimentaires pour une valeur totale de 165 millions de FCFA.

Pour la Tabaski, après toilettage du fichier des veuves, l’allocation attribuée à chaque veuve musulmane a été portée de 75 000 à 100 000 FCFA

Les veuves chrétiennes bénéficieront évidement d’un soutien identique à l’occasion des principales fêtes de leur communauté (Pâques et Noel).

La prise en charge sociale des veuves dans les premiers mois de viduité avec un accompagnement mensuel financier  de 50.000 frs jusqu’au paiement de la pension de réversion. Cette allocation qui était allouée sur une base bimensuelle, est désormais mensuelle, sur décision du CEMGA.

Cependant, la mesure phare décidée par le CEMGA, est l’octroi à compter du 1er janvier 2021, d’une maison de la COMICO à la famille de tout militaire tombé au combat en Opérations intérieures et d’un terrain toujours de la COMICO  à tout  militaire blessé au combat sur présentation d’un certification d’origine de blessure (COB) conforme.

Les militaires décédés ou blessés en opérations extérieures sous l’égide de l’ONU ou de la CEDEAO bénéficient déjà de mécanismes qui ouvrent droit à une indemnisation substantielle. Cette décision du CEMGA constitue donc une reconnaissance et une revalorisation des sacrifices consenties par les militaires au niveau des théâtres intérieures.

 

Au vue de ces actions, nous pouvons dire que le social constitue un volet majeur de l’action du général de corps d’armée cheikh WADE pour son magistère.

 

Tout à fait. Je voudrais simplement citer le CEMGA, dans son ordre du jour n° 1 décliné le 1er avril 20121, lors de sa prise de commandement, « …tout en réaffirmant la centralité de l’homme dans l’action militaire, j’entends consolider tous les acquis structurants et soutenables dans la durée, que la politique sociale des Armées a engagés ces dernières années. Des mesures concrètes seront initiées, en explorant de nouveaux sentiers porteurs, avec toujours comme objectif prioritaires l’amélioration substantielle de la condition militaire, en particulier celles des catégories subalternes ».

La prise en compte des besoins sociaux du militaire et de sa famille a toujours été une préoccupation du commandement, pour plusieurs raisons. En effet, le social est à la fois un facteur d’efficacité opérationnelle, un devoir de solidarité et de reconnaissance, mais aussi une mesure de sécurité pour maintenir la cohésion d’une entité déterminante pour la défense et la sécurité nationale.

Du reste, cette approche particulière de l’action sociale constitue le reflet de la solidarité et de l’esprit de corps qui unit les membres de la communauté militaire qui, tout au long de leur carrière, peuvent être placés dans des situations extrêmes pouvant aller jusqu’au sacrifice de leur vie.

Existe-t-il au sein des Armées une organisation particulière pour la conception et l’exécution de la politique sociale ?

Nous pouvons nous féliciter d’avoir, au sein des Armées sénégalaises, une organisation dont la pertinence explique l’intérêt qu’elle suscite de la part de beaucoup d’Armées de pays amis qui viennent régulièrement s’en inspirer. Il s’agit du Haut comité pour les affaires sociales (HCAS), entité  qui regroupe la Direction de l’action sociale, la Mutuelle des Armées, la Coopérative militaire de construction (COMICO), la Fondation des invalides et mutilés militaires, l’Agence pour la réinsertion sociale des militaires (ARSM) et l’Agence pour le logement des Forces armées.

Cette armature institutionnelle conçoit la politique sociale des Armées et définit les actions prioritaires à mener pour atteindre les objectifs assignés. Cette structure se réunit deux fois dans l’année, sous la présidence du CEMGA.

Le HCAS embrasse ainsi tous le spectre des besoins sociaux du militaire et de sa famille, à savoir la santé, le logement, mais aussi les interventions d’urgences requises pour éviter ou alors amoindrir les situations de précarité pouvant survenir au gré des contingences. Cette organisation permet une action de proximité des différents échelons du commandement, par la conduite de diverses actions de solidarité et de soutien. Celles-ci vont de l’octroi d’une aide financière ponctuelle à la fourniture de prestations variées lors des situations de fragilité ou pour marquer la solidarité du commandement à l’occasion des grands évènements sociaux, notamment les fêtes religieuses catholiques et musulmanes.

Quelles sont les membres de la communauté militaire  bénéficiaires de l’action sociale et quelles sont les cibles privilégiées ?

Les veuves notamment celles ayant en charge des enfants mineurs, les orphelins et les blessés au combat constituent les cibles prioritaires bénéficiaires des aides et secours apportés aux couches les plus vulnérables.

Les militaires blessés en opérations doivent bénéficier de la solidarité agissante du commandement, en plus des actions déterminantes qui ont été mises en œuvre par Monsieur le Président de la République, le chef suprême des Armées pour les accompagner (en particulier l’allocation d’une indemnité de 10 000 000 F aux familles des militaires décédés et aux militaires blessés inaptes service armée et libérés depuis le 03 avril 2012 et l’octroi de la pension mixte récemment en  juin 2021).

Enfin, certains personnels des catégories sous-officiers et militaires du rang frappés par une certaine vulnérabilité sociale retiennent particulièrement l’attention du CEMGA.

Depuis son installation à la tête des Armées, le nouveau CEMGA a initié, en droite ligne d’une pratique bien établie, des actions sociales d’envergure. Quelles sont les principales actions qu’il a eu à mener et quelle en est la philosophie générale ?

Le CEMGA a décidé d’orienter son action sociale sous le sceau d’une intervention différenciée et ciblée. C’est ainsi que le statut de la veuve bénéficiaire des aides et secours durant les fêtes religieuses a été redéfini. Désormais, cette aide est attribuée aux veuves (veufs) dont les époux (épouses) sont décédés en activité et ayant en charge des enfants âgés de moins de 21 ans. Ce choix s’explique par la nécessité de rendre l’action plus efficace et plus efficiente. C’est dans ce cadre, qu’une mise à jour a été récemment opérée par les assistantes sociales des différentes zones militaires et qui a permis une meilleure maitrise de cette population et in fine, un plus grand impact pour les bénéficiaires.

Ce reprofilage de la cible n’empêche cependant pas l’accompagnement et la prise en charge des militaires et familles, des veuves et orphelins ayant des problèmes sociaux ponctuels demandant une réaction urgente.

Les actions ci-après ont été menées.

A l’occasion du mois de Ramadan 2021, en plus du soutien habituel apporté aux militaires du rang et sous-officiers (Kits de denrées alimentaires et produits divers), les 1 451 veuves musulmanes figurant dans le vivier ont bénéficié d’un soutien en denrées alimentaires pour une valeur totale de 165 millions de FCFA.

Pour la Tabaski, après toilettage du fichier des veuves, l’allocation attribuée à chaque veuve musulmane a été portée de 75 000 à 100 000 FCFA

Les veuves chrétiennes bénéficieront évidement d’un soutien identique à l’occasion des principales fêtes de leur communauté (Pâques et Noel).

La prise en charge sociale des veuves dans les premiers mois de viduité avec un accompagnement mensuel financier  de 50.000 frs jusqu’au paiement de la pension de réversion. Cette allocation qui était allouée sur une base bimensuelle, est désormais mensuelle, sur décision du CEMGA.

Cependant, la mesure phare décidée par le CEMGA, est l’octroi à compter du 1er janvier 2021, d’une maison de la COMICO à la famille de tout militaire tombé au combat en Opérations intérieures et d’un terrain toujours de la COMICO  à tout  militaire blessé au combat sur présentation d’un certification d’origine de blessure (COB) conforme.

Les militaires décédés ou blessés en opérations extérieures sous l’égide de l’ONU ou de la CEDEAO bénéficient déjà de mécanismes qui ouvrent droit à une indemnisation substantielle. Cette décision du CEMGA constitue donc une reconnaissance et une revalorisation des sacrifices consenties par les militaires au niveau des théâtres intérieures.

 

Au vue de ces actions, nous pouvons dire que le social constitue un volet majeur de l’action du général de corps d’armée cheikh WADE pour son magistère.

 

Tout à fait. Je voudrais simplement citer le CEMGA, dans son ordre du jour n° 1 décliné le 1er avril 20121, lors de sa prise de commandement, « …tout en réaffirmant la centralité de l’homme dans l’action militaire, j’entends consolider tous les acquis structurants et soutenables dans la durée, que la politique sociale des Armées a engagés ces dernières années. Des mesures concrètes seront initiées, en explorant de nouveaux sentiers porteurs, avec toujours comme objectif prioritaires l’amélioration substantielle de la condition militaire, en particulier celles des catégories subalternes ».

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