KHARTOUM – Un avion militaire éthiopien a franchi la frontière soudano-éthiopienne dans une « escalade dangereuse et injustifiée », a déclaré mercredi le ministère des Affaires étrangères du Soudan.
L’incident «pourrait avoir des conséquences dangereuses et provoquer davantage de tension dans la zone frontalière», a-t-il ajouté dans un communiqué.
Un différend vieux de plusieurs décennies au sujet d’al-Fashqa – une terre à l’intérieur des frontières internationales du Soudan qui a longtemps été réglée par des agriculteurs éthiopiens – a éclaté à la fin de l’année dernière en semaines d’affrontements entre les forces des deux côtés.
Le ministère des Affaires étrangères a appelé l’Éthiopie à ne pas répéter «de telles hostilités à l’avenir étant donné leurs répercussions dangereuses sur l’avenir des relations bilatérales entre les deux pays et sur la sécurité et la stabilité dans la Corne de l’Afrique».
Les porte-parole du Ministère éthiopien des affaires étrangères, du bureau du Premier ministre et de l’armée n’ont pas immédiatement répondu aux appels téléphoniques et aux SMS demandant des commentaires.
L’Éthiopie a averti mardi le Soudan qu’elle manquait de patience face au renforcement militaire continu de son voisin dans une zone frontalière contestée malgré les tentatives de désamorcer les tensions avec la diplomatie.
En réponse, le ministre de l’Information et porte-parole du gouvernement du Soudan, Faisal Mohamed Saleh, a déclaré que Khartoum ne voulait pas de guerre avec l’Éthiopie mais que ses forces répondraient à toute agression.
Le ministère soudanais des Affaires étrangères a également condamné mardi ce qu’il a appelé une attaque de «gangs» éthiopiens à al-Fashqa lundi, à cinq kilomètres de la frontière. Cinq femmes et un enfant ont été tués, et deux autres femmes qui récoltaient étaient portées disparues, a indiqué le ministère.
Le Soudan a déclaré le 31 décembre qu’il avait pris le contrôle de tout le territoire soudanais de la région. L’Éthiopie affirme que le Soudan a profité de la distraction de ses forces par le conflit du Tigré pour occuper les terres éthiopiennes et piller des propriétés.
Avec Reuters