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Les États-Unis sanctionnent de nouveau des officiels sud-soudanais

Lundi 16 décembre, Washington a pris des mesures de rétorsion contre deux ministres accusés de bloquer le processus de paix et d’aggraver le conflit au Soudan du Sud. Le pays a en effet prolongé pour la seconde fois la transition et le gouvernement d’union nationale est désormais attendu pour février 2020. Devant le manque de progrès, les Américains ont décidé de jouer la carte de la fermeté.

Martin Elia Lomuro, ministre des Affaires gouvernementales, et Kuol Manyang Juuk, ministre de la Défense, sont dans le viseur des Américains. Washington a gelé leurs avoirs aux États-Unis et interdit à tout Américain de faire des affaires avec eux.

Martin Elia Lomuro est accusé d’avoir activement recruté et organisé des milices locales pour mener des attaques contre l’opposition. Il serait également opposé à la cour hybride, chargée de juger les crimes de la guerre civile, et dont le principe a été acté dans l’accord de paix de septembre 2018.

Artisan d’un retour possible du conflit ?

Kuol Manyang Juuk est lui aussi présenté comme un opposant à ce tribunal. Malgré les engagements des parties, il aurait refusé de retirer les forces militaires du champ de bataille. Le ministre de la Défense aurait également fomenté des violences entre tribus rivales, et supervisé la formation de milices pour préparer un éventuel retour du conflit.

Depuis le départ, Washington est hostile aux prolongations de la transition et accuse les parties d’être de mauvaise foi. Ces nouvelles sanctions interviennent alors que les États-Unis disent réévaluer leur relation avec le Soudan du Sud et réfléchissent à de nouvelles restrictions de visas. Pour John Prendegast, dont l’ONG The Sentry a plusieurs fois enquêté sur les abus des leaders sud-soudanais, ces mesures sont « un signal envoyé aux parties pour montrer que les blocages habituels ne sont plus acceptables ».

Avec Rfi
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