À peine quelques mois après son arrivée au pouvoir, le président Bassirou Diomaye Faye imprime un nouveau tempo à l’administration sénégalaise. Une vague de nominations dans plusieurs ministères marque un tournant dans la gestion des hautes fonctions publiques. Si ces décisions s’inscrivent dans la logique d’un changement de gouvernance, elles n’en restent pas moins frappantes par l’absence de transition pour les responsables sortants.
Depuis son investiture, le chef de l’État a remplacé plus d’une dizaine de hauts fonctionnaires, souvent sans retrait officiel ni redéploiement annoncé. Une méthode perçue par certains comme une volonté d’assainissement, par d’autres comme une mise à l’écart directe, sans appel.
Au Ministère de la Justice, Maguette Diop prend les commandes du Comité de gestion de l’École nationale d’administration pénitentiaire, en remplacement d’Amady Gnagna Cissé. Le Ministère de la Santé, lui, subit une véritable recomposition : Ousmane Dia cède la direction des établissements publics de santé à Mouhamadou Abdoulaye Sakho ; Mariama Cissokho prend la tête de l’hôpital Ahmadou Sakhir Ndiéguène de Thiès, succédant à Alioune Faye ; tandis que Samba Gueye succède à Moussa Sam Daff à la direction du Centre hospitalier Dalal Jamm. D’autres directeurs d’hôpitaux, tels que Babacar Thiandoum, Ousmane Seck ou encore Abdoulaye Sow, ont également été remerciés.
Au Ministère de l’Agriculture, le remaniement suit la même dynamique. Sanoussy Sané prend la présidence du Conseil d’administration de l’Institut national de pédologie à la place de Paul Faye. À la direction régionale de Ziguinchor, Casimir Adrien Sambou remplace Jean Paul Bampoky. D’autres cadres comme Abiboulaye Sidibé, Abdoulaye Camara et Evariste Togut Bassène sont également remplacés.
Ce mouvement traduit une volonté claire : renouveler les profils au sein de l’appareil d’État, faire place à une nouvelle génération, et affirmer une ligne de gestion plus directe. Pour certains observateurs, il s’agit d’un message politique fort : les équilibres anciens ne seront pas reconduits automatiquement.
Reste à savoir si ce coup d’accélérateur sera perçu comme une modernisation audacieuse de l’administration ou comme une rupture brutale avec la continuité institutionnelle.