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*LETTRE OUVERTE À TOUS LES MUSULMANS DU SÉNÉGAL !*

Le mois béni de Ramadan est sans doute le meilleur mois de vénération pour tout « bon » musulman ; c’est pourquoi d’aucuns font tous leurs possibles pour multiplier leurs bienfaits en bonne action, d’autres en profitent pour se repentir etc…

Cependant certains sont allés un peu trop loin et se sont attardés sur des choses qui ne devraient pas être l’objet d’une oeuvre sacrée pour un mois de Ramadan.
C’est l’exemple des personnes inconscientes qui pensent être les meilleurs disciples des meilleurs marabouts ; mais que malheureusement, ils ne font que créer guerres masquées entre les différentes « Tarikhas » au Sénégal. Et ce, rendu possible par la complicité de certains médias locaux.
Actuellement l’égocentrisme des confréries semble prendre le dessus sur la religion et par malheur le sénégalais accorde plus d’importance à son appartenance qu’à sa raison. Il suffit de voir le comportement des adeptes sur les réseaux sociaux pour comprendre l’ampleur de cette tendance . Force est d’admettre qu’aucun guide religieux n’a jusqu’ici enseigné ou favorisé la zizanie. Soyons objectifs dans nos propos, laissons notre subjectivité de côté car les crises suscitent toutes sortes d’aphorismes. Il serait alors judicieux de poser la question de savoir « quel est le but de critiquer indirectement ou de chercher à rabaisser le marabout d’autrui ?». La plupart des gens sont devenus des fanatiques qui voient avec l’œil du cœur au moment où les médias en profitent. Nous savons tous que l’être humain aime se faire valoriser et connaissant la psychologie sénégalaise en matière de confrérie, les médias chercheront toujours ce qui pourrait susciter des débats afin d’avoir plus de visibilité. Mais plus de visibilité à quel prix ? Vouloir plus de visibilité au point de diviser une société ?

L’histoire démontre qu’en 2015, un Festival bien connu voit le jour et se fait remarquer par le passage de chaque représentant de Tarikha (Tidianiya, Mouridisme, Khadriya, Layenne…) pour venir défendre sa troupe en louant le guide et fondateur de son école. Et comme l’humain est de nature provocateur, le Festival prend une tournure compétitive et le folklore gagne du terrain jusqu’à créer une zizanie où le tintamarre pseudo-religieux laisse paraitre un affrontement entre frères de différentes écoles. Mais Heureusement, des Marabouts ont vite re-cadré les leurs et ce manque de compétiteurs ralentit l’ampleur de ce Festival.
Plus tard, le jargon religieux connaitra le même sort entre le ‘’PRESQUE’’ et le ‘’PIRE’’ avec cette fois une émission télévisée sur un plateau reprenant le même contexte mais avec un contenu différent : cette fois, c’est l’opposition des histoires et des pensées religieuses qui font la règle du jeu et bien-sûr, le plus arrogant gagne la partie. On ne serait alors pas surpris d’entendre des propos tendant à choquer l’adversaire pour faire plaisir à la communauté qui est représentée sur scène.

Petit à petit les musulmans inconscients créent entre eux des différences infondées et deviennent des adversaires religieux alors qu’en religion, il n’y poins de concurrence. Ils oublient le fait que leurs marabouts sont loin d’être des ennemis mais sont des frères, cousins, amis et surtout ont tous un amour profond et commun envers le Prophète (paix et salut sur lui) qui est leur raison d’être. Et dans les oeuvres de ces derniers ont peut lire des poèmes composés de vers qui rappellent qu’il n’y a point de différences entre eux car ils sont tous des professeurs de classes différentes mais de la même école…
La différence créée dans l’élaboration des règles religieuses faussement interprétées par les disciples pour favoriser ou pour élever au rang supérieur leurs marabouts fait que des disputes voire des calomnies sont constatées entre religieux car les moins instruits ne se limiteront que sur ce qu’ils croient juste… Force est de constater que tous les Tarikhas ont à leur tête des Saints digne de ce nom et que chacun d’eux a des attributs que l’autre n’a pas. Ce qui fait que : dire l’ensemble des attributs d’un saint en public devient dangereux, car un disciple d’une autre école se sentira visé et réagira sous l’emprise de son instinct fanatique.

Un bon disciple a le devoir de fuir tout débat basé sur la confrontation des idées religieuses pour s’éloigner des pensées négatives envers son prochain religieux.

Un parmi les Guides religieux très connus a même écrit dans une de ses oeuvres dédiées au Prophète (paix et salut sur lui) que si le suicide était Halal, autorisé, il le ferait pour fuir les différents entre tarikhas et les fameuses idées comme « mon marabout est meilleur que le tien… ». Il continue par dire que les chemins de Dieu sont nombreux mais le vrai chemin (l’école de la droiture) est le point de convergence de tous les tarikhas et ne mène que vers lui (Dieu).

Toute maladie en religion causée par le fanatisme peut-être guérie à l’exception de la folie du radicalisme religieux.

De plus, la plupart des gens qui se glorifient des faits ou miracles de leurs marabouts ne sont même pas en mesure de respecter les règles religieuses les plus élémentaires ou encore ont du mal à rectifier leurs erreurs dans l’exécution de leurs obligations religieuses (exemple : erreur dans la prière, charte du Ramadan…).

Ce qui fait le plus mal c’est la comparaison inutile qui se fait et les dimensions auxquelles sont élevés les marabouts au point de pouvoir bousculer les compagnons (sahabas du Prophète) ainsi qui lui-même…
Finalement on croit vénérer le marabout au détriment de Dieu et cela en est de même pour tous les tarikhas.
Il serait injuste de ne pas évoquer la part de responsabilité des médias.

Ils transforment les conférenciers en influenceurs afin d’augmenter leur audience et gagner en part de marché. On note de plus en plus des émissions de ce genre commençant peu à peu à prospérer et bientôt on aura une nouvelle rubrique ‘’satanique’’ déguisée en oeuvre religieuse.

Chers responsables de média, revenez sur terre ; le Ramadan n’est pas une époque de concurrence, mais un mois de rédemption, de pénitence, de pardon, d’amour et surtout de piété…

Enfin, Dieu le tout puissant a dit qu’il est le seul à connaitre qui fait partie des saints (waliyou) et qui ne l’est pas. Il dit aussi que quiconque se comporte injuste envers son Saint, c’est comme s’il lui (Dieu) a déclaré la guerre. Alors comment serait un simple humain (serviteur) déclaré en guerre par son Seigneur et Créateur.

Chers frères, il est temps que nous prenons conscience que nous sommes tous des frères de même école. Certes chacun est dans une classe avec un professeur différent mais cela ne devrait pas faire l’object de divergence entre ce que nous sommes et ce que nous aspirons (qui est le salut de notre Seigneur).
Serigne Touba, Mame Maodo, Mame Limamou Laye, Cheikh Bouh Kounta, Mame Abdoulaye Niasse ainsi que tous leurs homologues guides religieux sont des frères et collègues servant à amener les âmes vers le salut de leur Seigneur passant par l’accord du Prophète Mouhamed (paix et salut sur lui). Donnons nous la main et respectons leur souhait qui est le partage et l’amour entre nous…

NON À UN ISLAM DIVISÉ AU SÉNÉGAL ! JE SUIS MUSULMAN, JE SUIS PARTISAN DU DROIT CHEMIN ET FERVENT ADMIRATEUR DE TOUS LES SAINTS. MON FRÈRE, C’EST LE MUSULMAN QUI SE DRESSE DEVANT MOI QUELQUE SOIT SON APPARTENANCE … ENSEMBLE AIDEZ-MOI À BRISER LE SILENCE !

Baal leen ma Akh, Baal na leen…

Ibrahima SALL
Enseignant arabe
Guédiawaye

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