Lors d’une réunion de la CEDEAO consacrée aux crises alimentaires et nutritionnelles, mardi 16 juillet dernier, Mabouba Diagne, ministre sénégalais de l’Agriculture, a secoué les consciences en délivrant un message sans filtre sur l’état de l’agriculture en Afrique de l’Ouest.
Abandonnant son discours officiel, le ministre a choisi de parler « en tant qu’Africain », dénonçant la dépendance chronique à l’aide étrangère comme un signe de faiblesse. « Notre problème n’est pas l’argent, c’est l’organisation », a-t-il martelé, pointant du doigt les erreurs répétées année après année.
Chiffres à l’appui, le Dr Diagne a dressé un tableau alarmant des importations alimentaires dans la région. « Le Sénégal importe pour 1070 milliards de francs CFA en denrées alimentaires », a-t-il révélé, soulignant que ces importations massives équivalent à « exportateur des emplois ».
Le ministre a appelé la CEDEAO à « revoir sa méthode de faire », exhortant l’organisation à prendre ses responsabilités face aux défis actuels, notamment la sécurité alimentaire et l’emploi des jeunes. Il a proposé des solutions concrètes, comme la construction de magasins de stockage et l’investissement dans l’élevage laitier.
« Nous avons l’eau, les terres arables, la jeunesse. Qu’est-ce qui manque ? », a déclaré M. Diagne, rejetant l’argument du manque de financement. Il a appelé à une meilleure gouvernance et à une collaboration plus étroite avec le secteur privé pour stimuler le développement agricole.